Invitée ce 5 septembre dans l’émission Le Grand Rendez-vous, Marlène Schiappa a expliqué les différences entre les réfugiés afghans que la France accueille en temps normal et en cette période difficile pour l’Afghanistan.
«Habituellement, nous avons 90% des demandes venant d’Afghanistan qui sont des hommes seuls. Là, nous avons près de 50% des personnes que nous accueillons qui sont des femmes, première chose. Deuxième chose, vous avez beaucoup de personnes qui ont travaillé pour l’ambassade française, pour l’armée française ou pour la France», souligne la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté.
Une précision qui intervient alors que la condition féminine ne cesse de susciter des interrogations suite à l’arrivée des talibans* au pouvoir en Afghanistan. En effet, quand ils étaient à la tête du pays entre 1996 et 2001, les talibans* ont imposé une série de restrictions aux femmes, dont le port de la burqa et un accès limité à l’éducation ou au travail. Aujourd’hui, les talibans* assurent qu’«il n’y aura aucun problème concernant les droits des femmes».
Marlène Schiappa a fait savoir avoir «rencontré en Sarthe une femme qui était universitaire, polyglotte, qui va d’ores et déjà travailler dans une université». Pour la ministre, ces personnes «n’auront pas de difficultés à s’insérer», certaines d’entre elles étant francophiles, d’autres parlant français.
Selon CNN, citant ses sources, les femmes afghanes ne sont autorisées à quitter le pays à condition qu’elles soient mariées avec des hommes qui possèdent ce droit.
Conditions d’accueil
Quant à l’accueil accordé par la France aux réfugiés, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté assure que «ça se passe très bien», donnant comme exemple son déplacement dans le centre d’hébergement d’Arnage (Sarthe) «où 93% personnes viennent d’Afghanistan et beaucoup d’enfants sont accueillis».
Elles «ont vocation à être là pendant quelques semaines, quelques mois. Le temps d’avoir une réponse, parce qu’elles déposent une demande d’asile et quand elles ont le statut de réfugié, ensuite elles s’installent».
Mme Schiappa a expliqué que les communes où s’installent ces personnes «ne sont pas choisies», mais le font dans le cadre d’un partenariat.
Début septembre, elle a envoyé une lettre à une vingtaine de maires qui avaient antérieurement proposé d’accueillir des réfugiés, constatant que leur offre de services «n’a pas encore été suivie d’effet», les invitant ainsi à «agir vite, ensemble […] conformément à notre politique d’asile».
Les élus ont douloureusement réagi à ce courrier, les uns évoquant «un défaut d’information», les autres assurant que les pas en ce sens sont prévus prochainement.
*Organisation terroriste interdite en Russie