Alors que les opposants au pass sanitaire entament leur huitième week-end de protestation, Emmanuel Macron a donné le bâton pour se faire battre à Marseille, en apparaissant plusieurs fois sans masque.
Le 2 septembre, le Président a d’abord été pris en défaut lors d’une visite à la cité Bassens, où il a partagé un goûter dans un appartement en compagnie du maire de Marseille Benoît Payan et de quelques habitants. S’il était bien masqué en arrivant, le chef de l’État s’est par la suite départi de sa protection. Et ce, alors qu’il était dans un lieu clos, entouré d’une dizaine de personnes.
Cette absence de masque, couplé au non-respect des gestes barrières, a tout de suite fait réagir certains médecins.
«Cela fait 18 mois qu’on met un masque chaque fois qu’on reçoit nos patients. On a besoin d’aide. Et ce n’est pas nous aider que d’aller sans masque dans un lieu clos, où il y a un risque d’aérosolisation et d’inhalation du virus», a ainsi déploré sur BFM TV le docteur Jerôme Marty, président du syndicat UFML.
Emmanuel Macron s’est vu reprocher une nouvelle fois son comportement dans la soirée, alors qu’il participait à une autre rencontre avec des élus, cette fois-ci en extérieur, au Fort d’Entrecasteaux. Le chef de l’État s’y est de nouveau montré à visage découvert, perdu au milieu d’une foule dense.
Contacté par Libération, l’Élysée a cependant précisé qu’un contrôle des pass sanitaires avait été instauré à l’entrée de cette soirée. Le Président ne serait donc pas en tort, le port du masque n’étant pas obligatoire dans les lieux où l’accès est conditionné par le précieux sésame.
L’éditorialiste Patrick Edery fait néanmoins remarquer que certains personnels de cette soirée, notamment des cuisiniers, étaient bel et bien masqués.
Un problème avec les masques?
Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron rencontre des difficultés avec le port du masque et les gestes barrières. En décembre, le Président avait déjà été pointé du doigt pour une soirée à l’Élysée avec des membres de la majorité, laquelle se serait déroulée sans masque et aurait outrepassé la jauge des dix personnes autorisées. Quelques jours plus tard, le chef de l’État avait lui-même manifesté des symptômes du Covid-19. Diverses associations avaient alors porté plainte pour mise en danger de la vie d’autrui.
Le 14 juillet dernier, c’était son épouse qui avait encouru les foudres des réseaux sociaux, après avoir multiplié les accolades, sans masque, peu avant le traditionnel défilé militaire.