«On a parfaitement le droit de manifester, on a parfaitement le droit d’être contre le vaccin ou contre le pass sanitaire en République et en démocratie», a insisté Jean Castex invité sur le plateau d’On est en direct.
Suite au huitième samedi des manifestations anti-pass ce 4 septembre, le Premier ministre français a appelé à «ne pas se moquer des gens qui ont peur de vaccin», tout en insistant qu’en démocratie, tout le monde avait le droit de manifester. Mais il a dénoncé l’utilisation de l’idéologie antivax ou anti-pass sanitaire pour justifier l’incendie d’un centre de vaccination ou des fausses prises de rendez-vous pour une injection.
Évoquant les gens qui ont peur du vaccin, le Premier ministre a enjoint de ne pas se moquer d’eux mais d’agir avec empathie. Selon lui, il faut expliquer aux gens de quoi il s’agit, comment cela marche et pourquoi il est important de se faire vacciner, mais avec pédagogie. De plus, il met en avant le fait que le vaccin contre le Covid-19 est important pour tous les pays du monde et est surveillé plus que tout autre.
«Il est de notre responsabilité d’expliquer la réalité. Ce qui a des effets secondaires graves, on en est sûr, c’est la Covid. Jamais aucun vaccin n’a fait l’objet d’une surveillance aussi étroite et dans tous les pays que les vaccins contre la Covid», indique-t-il.
Condamnation de la radicalisation de certains manifestants
Alors que la mobilisation contre le pass sanitaire a pris de l’ampleur durant l’été, notamment avec son extension, le radicalisme de certains opposants a défrayé la chronique. Le port d’étoiles jaunes ou de pancartes à connotation antisémite dans certaines manifestations avait notamment provoqué l’indignation. Les statistiques ont démontré qu’au mois de juillet, une explosion des dégradations de centres de vaccination et de dépistage a eu lieu en France.
Un point que Jean Castex a soulevé sur le plateau télévisé. Il a reproché à certains manifestants leurs dérives antisémites ou leurs actes de vandalismes qu’ils tentent de justifient par leur idéologie anti-vaccin ou anti-pass sanitaire.
«Mais on n’a pas le droit de se servir de ces motifs pour tenir des propos antisémites. On n’a pas le droit, au motif qu’on est antivax, d’aller incendier des centres de vaccination», s’est insurgé l’homme politique.
Jean Castex a dénoncé en outre la prises de faux rendez-vous dans les centres de vaccination ainsi que les coups administrés à un serveur par d’aucuns se disant antivax ou anti-pass sanitaire.
Les inscriptions et slogans antisémites se multiplient avec l’extension du pass sanitaire. En déplacement en Martinique, le ministre de la Santé avait déjà critiqué les opposants à la vaccination qui garnissent les rangs des manifestants protestant contre le pass sanitaire ou la vaccination obligatoire, certains dénonçant une «dictature sanitaire».
Pourtant, près de 30% des Français ne se disent pas choqués par les pancartes antisémites brandies par les manifestants, selon un sondage Ifop pour le JDD dévoilé le 14 août.
La mobilisation contre le pass sanitaire
Pour le huitième samedi consécutif, les gens qui s’opposent au pass sanitaire ou à l’obligation de se faire vacciner ont formé environ 200 rassemblements dans différentes villes françaises pour faire entendre leur voix, pour un total -selon le ministère de l'Intérieur- de 141.655 personnes, dont 18.425 à Paris, fait savoir l’AFP. Ainsi, comparé aux 160.000 personnes qui s'étaient mobilisées la semaine dernière, il s’agit encore d’un recul du nombre de participants.