Les talibans dispersent en gazant une manifestation de femmes à Kaboul - vidéo

Des femmes afghanes sont descendues dans les rues de Kaboul pour réclamer que les talibans* respectent leurs droits. La situation s’est rapidement tendue et des heurts ont eu lieu.
Sputnik
Les talibans* sont confrontés depuis plusieurs semaines à des rassemblements de femmes en Afghanistan, alors même qu’ils tentent de donner des gages à la communauté internationale sur le sort qui leur sera réservé.
Ce 4 septembre, une nouvelle mobilisation a eu lieu aux abords du palais présidentiel. Les manifestantes ont brandi des pancartes réclamant l’égalité des droits, notamment en matière d’accès à l’éducation et à l’emploi. Mais le ton est monté avec les talibans* présents. Ces derniers ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les protestataires, comme le montrent plusieurs vidéos postées sur les réseaux sociaux.
La militante Narges Sadat a été blessée durant les échauffourées, rapporte également un correspondant de Sputnik sur place. Une journaliste de TOLO News a plus tard diffusé une vidéo de la manifestante, le visage en sang.
D’autres rassemblements similaires ont eu lieu depuis la chute du gouvernement d’Ashraf Ghani et la prise du pouvoir par les talibans*. Ce 3 septembre, une manifestation s'était ainsi déroulée à Hérat, cette fois-ci pour inciter les djihadistes à inclure des femmes dans la prochaine instance dirigeante.

Double discours?

Depuis la chute de Kaboul, les talibans* ont multiplié les déclarations pour tenter de rassurer sur la future condition des Afghanes. Celles-ci devraient pouvoir participer aux «structures gouvernementales conformément à la charia», avait même affirmé mi-juillet Enamullah Samangani, membre de la Commission culturelle des nouveaux maîtres du pays.
Il faudra néanmoins attendre pour en savoir plus, l’annonce de la composition de l’instance dirigeante ayant encore été différée ce 4 septembre, rapporte l’AFP. Un retard qui pourrait être lié à la situation tendue dans le Panchir, où subsistent des poches de résistance.
Le respect du droit des femmes pourrait cependant être assujetti à certaines conditions. Pour l’heure, ces dernières peuvent travailler et étudier à condition de porter le voile, a ainsi il y a peu déclaré sur Fox News Suhaïl Shaheen, porte-parole des talibans*. L’obligation de revêtir un habit plus couvrant, comme la burqa, doit encore être examinée par les théologiens islamiques.
Malgré ces discours d’ouverture, certains signes semblent pourtant prouver le durcissement des talibans* envers la gent féminine, ces derniers jours. Alors que les présentatrices télévisées avaient jusqu’alors continué d’exercer, certaines d’entre elles ont récemment été refoulées des locaux de RTA (Radio Television Afghanistan), la chaîne de télévision publique, rapporte TOLO News.
Par ailleurs, plusieurs affiches publicitaires où figurent des femmes ont été badigeonnées de peinture dans les rues de la capitale, comme le montrent plusieurs vidéos postées sur les réseaux sociaux.
​*Organisation terroriste interdite en Russie
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