Alors que Jean-Michel Blanquer a assuré que la vaccination des moins de 12 ans n’était pas «d’actualité», une étude américaine indique que les patients de moins de 18 ans, contaminés par le variant Delta et non vaccinés, sont admis à l’hôpital 10 fois plus souvent parmi ceux qui ont suivi un schéma vaccinal complet.
Les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) ont conclu qu’avec la propagation de ce variant, le taux d’hospitalisation chez les enfants et adolescents a été multiplié par cinq en 2021 entre mi-juin et fin juillet par comparaison à la période allant de début mars à mi-juin.
L’institution a analysé les données de personnes hospitalisées avec le Covid-19 dans 14 États américains, soit une couverture d’environ 10% de la population du pays.
Le taux d'hospitalisation chez les 12-17 ans étaient 10 fois plus élevé que chez les adolescents complètement vaccinés.
Malgré ce chiffre, la proportion d’adolescents et d’enfants atteints par des formes graves «était similaire avant et pendant la période durant laquelle Delta était dominant».
Vaccination des moins de 12 ans
La plupart des pays n’ont pas encore autorisé à vacciner les moins de 12 ans contre le Covid-19. La Chine et le Venezuela ont annoncé leur intention de le faire, alors que Cuba lancera une campagne nationale destinée à tous les enfants de plus de deux ans le 15 septembre. Dans un premier temps, les plus de 12 ans seront éligibles.
Les producteurs des vaccins à ARN messager mènent actuellement ses essais cliniques sur les moins de 12 ans. Moderna est en train de recruter des bénévoles dans le cadre de l’essai clinique KigCOVE auquel plus de 13.000 se sont déjà inscrits. Pfizer envisage d’en faire de même avec 4.500 enfants aux États-Unis, en Espagne, en Pologne et dans d’autres pays.
Situation en France
Depuis l’apparition du variant Delta, le taux d’incidence chez les moins de 10 ans a été multiplié par 12 en France, indiquait le Nouvel Observateur fin août. Il est passé de 10,2 pour les moins de 10 ans au début de l’été à 126,7 à la mi-août, selon les chiffres de Santé publique France. La hausse de nouvelles contaminations dans cette tranche d’âge peut être expliquée par la haute contagiosité de cette souche et l’absence totale de couverture vaccinale.
En dépit de cette augmentation, les complications chez les enfants se développent très rarement. «Il n’y a pas de signal de la part des unités de soins intensifs», souligne auprès du Parisien Fabienne Kochert, pédiatre et présidente de l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA).
À partir de la rentrée, 50.000 enfants et adolescents pourraient être contaminés chaque jour, prévient l’Institut Pasteur dans ses projections publiées le 9 juillet.
Dans l’Hexagone, des points de vaccination à l’intérieur ou à proximité des établissements scolaires sont prévus par le gouvernement pour renforcer la couverture vaccinale chez les plus de 12 ans.
Le protocole sanitaire numéro deux a été appliqué aux écoles à la rentrée. Il prévoit le port du masque, le respect des gestes barrières et la fermeture de la classe en cas d’infection dans le primaire. Au collège et au lycée, les adolescents vaccinés continuent de suivre les cours en présentiel, tandis que ceux non vaccinés devront s’isoler pendant sept jours.