Kidnappée pour être vendue, une jeune femme saute d’un immeuble en Turquie – images

Une jeune femme, affirmant avoir été retenue en otage par plusieurs hommes, a sauté d’un immeuble en Turquie. Elle s’est écrasée au sol, une dizaine de mètres plus bas. Les images de sa chute ont été postées sur les réseaux sociaux.
Sputnik
Les images d’une femme sautant d’un immeuble font le tour des réseaux sociaux turcs, dans ce qui semble être une affaire de kidnapping. Sirin, 19 ans, a en effet été filmée en train de se balancer depuis le rebord d’une fenêtre, dans la ville d’Antalya, avant de se laisser tomber dans le vide. Elle a d’abord atterri sur une voiture, puis sur le trottoir, une dizaine de mètres plus bas.
Alertées par le voisinage quelques instants avant la chute, les forces de l’ordre avaient pourtant tenté de dissuader la jeune femme de sauter, rapporte le quotidien turc Cumhuriyet. Immédiatement recueillie, la victime a alors affirmé à la police qu’elle avait été retenue de force.
«Aidez-moi, j'ai été kidnappée. Ils m'ont kidnappée et prise en otage, ils viennent d'Iran. Ce sont des organisations. Ils ont essayé de me vendre. Ils m’ont filmée et ont menacé ma famille», a ainsi déclaré Sirin selon le journal.
Des témoins ont certifié avoir entendu la jeune femme crier dans la cuisine de l’appartement, clamant qu’elle voulait mourir. La victime a finalement été transportée à l’hôpital d’Antalya. La police a ouvert une enquête.

Kidnappings en Turquie

Le phénomène des kidnappings n’est pas nouveau en Turquie, où des faits divers similaires défrayent parfois la chronique. Les ravisseurs s’en prennent quelquefois à des hommes d’affaires pour réclamer des rançons. En février dernier, le quotidien Haber Turk relatait ainsi l’enlèvement d’un businessman qatari par un gang de la province de Hatay qui avait demandé 400.000 dollars pour le libérer.
Mais il arrive que ces enlèvements prennent aussi un tour plus politique. En juillet 2020, une étudiante en journalisme établie au Qatar avait affirmé avoir été victime d’un kidnapping à Istanbul, alors qu’elle avait fui l’émirat pour une publication Facebook controversée.
En janvier dernier, le militant socialiste Gokhan Gunes avait également été enlevé dans les rues de la capitale turque et avait été retenu pendant six jours. Membre du Parti socialiste des opprimés (ESP), il avait par la suite dénoncé une intimidation politique.
La Turquie a surtout été confrontée à des vagues d’enlèvements durant la décennie noire des années 1990, lorsqu’Ankara était aux prises avec la guérilla du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), dans le sud-est du pays. Les unités antiterroristes de la gendarmerie (Jitem) sont soupçonnées d’avoir alors organisé des milliers de disparitions forcées.
La bataille judiciaire autour de ces kidnappings et meurtres, qui met notamment en cause l’ancien ministre de l’Intérieur, Mehmet Agar, est toujours en cours.
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