«L’opposition radicale vénézuélienne revient sur le chemin des urnes tout simplement parce que la stratégie putschiste n’a pas fonctionné.»
Romain Migus, spécialiste de l’Amérique latine, avance ainsi une explication pragmatique de l’actualité vénézuélienne. Et le journaliste d’ajouter un facteur décisif: «Il y a une pression des États-Unis sur l’opposition.» En effet, il considère que «l’opération de changement de régime, la tentative de coup d’État initiée par Donald Trump avec Juan Guaido, a échoué» car Nicolas Maduro est toujours à la tête du pays. Ainsi, la tenue de nouvelles négociations entre le pouvoir et l’opposition vénézuéliens ce 3 septembre au Mexique constitue «indéniablement une victoire du Président».
Trois jours avant le début des pourparlers sous la médiation norvégienne, l’opposition avait annoncé sa participation aux élections municipales et régionales du 21 novembre. Si Romain Migus juge que le Président autoproclamé Juan Guaido a été «lâché», il prévient que l’opposition a «toujours été pendulaire», oscillant entre «les urnes et le putsch.» Mettant fin à trois années de boycott des scrutins, celle-ci tente d’obtenir à Mexico des garanties institutionnelles tandis que le gouvernement de Caracas demande la levée des sanctions internationales. Un point sur lequel le spécialiste se montre peu optimiste.
«Toute une série de sujets ont déjà été paraphés par cette opposition et le chavisme, dont la levée du blocus qui étouffe et asphyxie l’économie vénézuélienne et donc les Vénézuéliens. Cet embargo sera-t-il levé du jour au lendemain? Je ne le pense pas, cela prendra du temps mais il y aura des aménagements comme la possibilité pour le Venezuela d’acheter du diesel, on en est là. Aujourd’hui, c’est interdit.»