Le procureur de Nancy François Perain a ouvert une enquête pénale à la suite de propos tenus sur Internet par un professeur de mathématiques, Khalid B., qui devait commencer son travail au lycée professionnel et technologique Claude-Daunot de Nancy à la rentrée, a annoncé Le Figaro.
«J'ai considéré que j'avais suffisamment d'éléments pour justifier de l'ouverture d'une enquête pénale pour apologie du terrorisme confiée à la DTPJ de Nancy», a indiqué M.Perain au journal.
Selon Le Figaro, l’enseignant a notamment salué sur Facebook le courage et la conviction des talibans*, une organisation considérée comme terroriste par l’Union européenne, qui étaient arrivés au pouvoir en Afghanistan à la mi-août.
Il aurait en outre publié des messages appelant à boycotter Israël et relayé les conférences de Tariq Ramadan, proche des Frères musulmans, ainsi que les propos de Marwan Muhammad, ex-directeur du Collectif contre l’islamophobie en France qui avait été dissout par Gérald Darmanin en novembre 2020 pour «propagande islamiste», précise le journal.
«La jurisprudence considère que faire l'apologie de l'auteur de l'acte équivaut à faire l'apologie de l'acte. Par exemple, glorifier l'auteur d'un attentat terroriste est considéré comme glorifier l'attentat lui-même […]. Pour être réprimée, l'apologie doit avoir été faite publiquement […]. Ainsi, des propos tenus sur un réseau social accessible au public peuvent être réprimés», explique le site officiel de l’administration française.
Les personnes reconnues coupables d’apologie du terrorisme sur Internet risquent sept ans de prison et 100.000 euros d'amende.
Une enquête administrative aussi en cours
L’Académie de Nancy-Metz a, de son côté, lancé une enquête administrative et suspendu «à titre conservatoire» l'enseignant qui avait précédemment travaillé pendant huit ans à l’école privée Notre-Dame-de-Peltre de Metz.
«Les propos qu'il a tenus me dérangent, car sur son profil Facebook le nom de mon établissement apparaît, or en aucun cas de telles positions peuvent être défendues au nom du lycée», a indiqué au Figaro le directeur du groupe scolaire Claude-Daunot.
Apologie du terrorisme dans les écoles
En septembre 2020, un élève de 16 ans du collège Bellevue, à Toulouse, avait été sanctionné d’une «exclusion définitive avec sursis» après avoir approuvé les actes des auteurs de l’attentat contre Charlie Hebdo, selon Libération.
Des signalements d’apologie du terrorisme ont été faits dans plusieurs établissements scolaires depuis l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, décapité le 16 octobre 2020 par un Tchétchène radicalisé pour avoir montré des caricatures de Charlie Hebdo en classe. Près de 800 incidents ont notamment été recensés lors de la minute de silence organisée en hommage à Samuel Paty en novembre, selon le ministère de l’Éducation. La moitié ont fait l’objet de plainte à la police et 17% sont des apologies du terrorisme.
En décembre, l’inspection générale de l’Éducation a publié un rapport jugeant nécessaire de «mettre en place ou de faire monter en puissance des cellules de veille des réseaux sociaux».
*Organisation terroriste interdite en Russie