Alors que les débats sur l’évolution du pouvoir d’achat en pleine pandémie ne cessent en France, une récente étude de l’Insee montre qu’en 2019, soit avant même le début de la crise sanitaire, 21% des Français se trouvaient en situation de pauvreté monétaire ou de privation matérielle et sociale.
Selon ses évaluations basées sur les indicateurs européens, en 2019, 13,6% des Français touchaient un revenu inférieur à 1.063 euros pour une personne seule et étaient ainsi considérés comme «à risque de pauvreté monétaire». Dans le même temps, 13,1% d’entre eux étaient pauvres «au sens non monétaire», c’est-à-dire confrontés à des difficultés de paiement, de logement et de consommation.
Ces deux formes de pauvreté concernaient simultanément alors 5,7% des Français. Les plus exposés sont les ménages où la personne référente est au chômage ainsi que les familles monoparentales: respectivement 50,8% et 29,2% d’entre eux sont pauvres au sens de la privation matérielle et sociale, alors que 33,3% et 14,1% cumulent cette privation avec une pauvreté au sens monétaire.
Les enfants particulièrement touchés
Un tiers de la population française (34%) est d’ailleurs contrainte de puiser dans ses économies pour boucler son budget; 31% des Français se disent incapables de faire face à une dépense imprévue d’environ 1.000 euros, et 23% ne peuvent pas remplacer leurs meubles abîmés.
Toutes les personnes en situation de privation matérielle et sociale sont en plus affectées par au minimum une restriction de consommation, tandis que plus de 9 sur 10 déclarent une insuffisance de ressources et près de 4 sur 10 au moins un retard de paiement, constatent les analystes de l’Insee.
Ils soulignent en outre que les enfants de moins de 16 ans sont également plus touchés que la moyenne: ainsi, 26,1% d’entre eux sont concernés par l’une ou l’autre forme de pauvreté et 7,8% cumulent les deux.