La Sûreté départementale du Rhône est chargée des investigations après que trois cas de malaise suspect chez des soignants ont été signalés en un mois au service Oncologie de l’hôpital privé Jean-Mermoz, dans le 8e arrondissement de Lyon, relate Le Progrès.
L’enquête a été ouverte contre X du chef «d'administration de substances nuisibles».
Nausées et pertes de connaissance
Le premier cas suspect a eu lieu dans la nuit du 31 juillet au 1er août. Une aide-soignante de nuit du même service s’est sentie nauséeuse quelques heures après une querelle avec une collègue, précise le journal. Une analyse de sa bouteille d’eau, qui lui avait paru étrange, a révélé que des tranquillisants avaient été dissous dans le liquide.
Une autre collègue a été retrouvée inconsciente dans la nuit du 19 au 20 août. Elle a été transportée aux urgences. Des examens ont aussi démontré la présence de substances médicamenteuses. La direction a alors porté plainte et la police a prélevé les empreintes et l’ADN de tout le personnel impliqué.
Dans la nuit du 23 au 24 août, une cadre infirmière, également intoxiquée par des médicaments, a été découverte sans connaissance. Les enquêteurs ont auditionné tous les membres du service oncologie après ce troisième cas.
Aucun patient n’a été visé par ces actes, d’après la gouvernance de l’hôpital citée par Le Progrès. Les trois femmes droguées se portent mieux. Aucun nouveau cas n’a été signalé depuis le 24 août.
Protocole de sécurité renforcé à l'hôpital
Contacté par Sputnik, l’Hôpital privé Jean Mermoz a indiqué avoir "encouragé les victimes à déposer plainte en leurs noms propres". Il a également informé l’Agence Régionale de Santé, le CSE, la communauté médicale de l’établissement ainsi que l’ensemble de l’encadrement pour relais de l’information aux équipes.
Le protocole de sécurité a été renforcé au sein de l'établissement, un agent dédié est désormais chargé de surveiller les bouteilles d’eau et les plateaux-repas.
"Les bouteilles d’eau et les plateaux repas sont désormais stockés dans le local du PC sécurité, sous surveillance de l’agent SSIAP (Service de Sécurité Incendie et d'Assistance à Personnes) et sont remis aux soignants sur émargement. Il est demandé aux personnes souhaitant venir avec leurs propres denrées alimentaires de les remettre également au PC sécurité ou de les ranger dans leurs casiers individuels fermés à clés."
En plus, "les armoires à pharmacie ont toutes été fermées et le chariot d’urgences est vérifié chaque jour grâce à un système de scellé".
La direction de l'hôpital "est également allée à la rencontre des équipes pour les informer d’une suspicion d’intoxication médicamenteuse et de la mise en place d’un protocole de sécurité renforcé."
L'hôpital a proposé un accompagnement psychologique "aux équipes de nuit concernées, ainsi qu’aux équipes de jour qui en ressentent le besoin".