Un représentant des taliban* a déclaré sur les réseaux sociaux qu'une cérémonie était en préparation au palais présidentiel de Kaboul et la chaîne de télévision privée Tolo a indiqué que l'annonce du nouveau gouvernement était imminente.
Le guide suprême des taliban*, le mollah Haibatullah Akhundzada, devrait se voir octroyer le pouvoir ultime sur un Conseil de gouverneurs, avec un président sous sa responsabilité, a expliqué le mois dernier un représentant taliban à Reuters.
La légitimité du nouveau gouvernement aux yeux de la communauté des donateurs et des investisseurs internationaux sera primordiale pour l'économie afghane, qui devrait, selon les analystes, s'effondrer après la prise de pouvoir des taliban*.
Après un règne - qui a duré de 1996 à 2001 - marqué par une interprétation très rigoriste de la charia (loi islamique), les taliban* ont tenté de montrer un visage plus modéré, promettant de protéger les droits humains et de ne pas procéder à des représailles contre leurs anciens ennemis.
Nombreux sont les pays, tels les États-Unis ou l'Union européenne, qui ont toutefois émis des doutes quant à de tels engagement, précisant que la reconnaissance formelle du nouveau gouvernement afghan, et l'aide économique qui en découlerait, serait conditionnelle à des actes.
Effondrement économique
Les organisations humanitaires ont mis en garde contre une catastrophe après qu'une grave sécheresse et les bouleversements de la guerre ont forcé des milliers de familles à fuir leurs domiciles.
L'Afghanistan a besoin d'argent mais les taliban* ne devraient pas pouvoir accéder facilement à environ 10 milliards d'euros d'actifs détenus majoritairement à l'étranger par la banque centrale afghane.
Les taliban ont ordonné la réouverture des banques mais des limites strictes de retrait ont été imposées.
«Tout est cher maintenant, les prix augmentent tous les jours», a déclaré Zelgai, un habitant de Kaboul.
Le produit intérieur brut réel de l'Afghanistan devrait se contracter de 9,7% au cours de l'exercice financier actuel, et une baisse de 5,2% devrait suivre l'année suivante, selon les analystes de Fitch solutions, la division de recherche de l'agence de notation Fitch.
*Organisation terroriste interdite en Russie