Interrogée par la journaliste Sonia Mabrouk sur Europe 1 ce mercredi matin, l’enseignante en économie et candidate à la primaire d’EELV Sandrine Rousseau a dû répondre sur le parallèle entre la situation des femmes en Afghanistan et celles qui portent le voile en France.
«Pourquoi, alors, vous considérez une régression, un enfermement dans un pays et ça ne vaut pas dans un autre pays comme la France, quand on cache le corps de la femme. Vous ne vous en indignez pas autant», lui a dit la présentatrice.
Mme Rousseau a répondu que «l’émancipation des femmes ne passe jamais par une interdiction du vêtement», tout en admettant que ceux-ci sont ici «sexistes».
«Stigmatiser les femmes au titre des vêtements qu’elle porte, c’est précisément ce qui fait que les femmes ont été stigmatisées durant toute l’Histoire de notre pays», a répondu Sandrine Rousseau. «Le voile, la burqa, sont des vêtements sexistes, je n’ai pas de problème avec ça. Par contre, jamais une émancipation n’est obtenue par l’interdiction d’un vêtement. Jamais on ne force les femmes à s’émanciper, et donc il faut leur laisser le chemin seules, c’est à elles de faire ce chemin».
Différence entre le monde arabe et la France
La présentatrice a alors voulu savoir si elle défendrait le «droit de porter une mini-jupe ou d’aller seins nus à la plage en Arabie Saoudite» comme elle défend «la liberté de porter le voile ou de mettre un burkini en France».
Laissée sans réponse satisfaisante, Sonia Mabrouk a souligné que la différence réside dans le fait «que dans ces pays-là vous risquez votre vie pour cette liberté de ne pas se couvrir le corps.»
La candidate a souligné à son tour que «ce sont des régimes totalitaires». Une fois élue Présidente de la République, elle reverrait «notre diplomatie en fonction du droit des femmes», notant que la question n'est «jamais mise sur la table» avec «l'Arabie saoudite, le Qatar ou l'Iran».
Figure de #MeToo
Sandrine Rousseau est une figure du mouvement #MeToo, qui avait accusé d’agression sexuelle un ex-cadre des Verts, Denis Baupin. En 2019, la justice l’a condamné pour procédure abusive. Il a dû également verser 500 euros de dommages et intérêts à chacun des prévenus qui en avaient fait la demande.
Durant les élections régionales et départementales, Mme Rousseau a apporté son soutien à la candidate voilée LREM à Montpellier lâchée par son parti.