Pour l’écologiste Sandrine Rousseau, «la peur du terrorisme ne doit pas nous empêcher d'accueillir»

Figure polémique ces derniers jours, Sandrine Rousseau, candidate à la primaire d’EELV, est revenue sur ses propos concernant les potentiels terroristes rapatriés en France parmi les réfugiés afghans. Selon elle, la France, «patrie des droits humains» a besoin d’un système de surveillance.
Sputnik
Sandrine Rousseau persiste et signe. Entrée la semaine dernière dans les tendances Twitter en raison de sa proposition d’accueillir tous les réfugiés afghans, même comprenant de potentiels terroristes, cette candidate à la primaire d’EELV s’est exprimée sur le sujet  mercredi 1er septembre.

Une polémique alimentée par «l’extrême droite», d’après elle  

Auparavant, sur BFM TV, elle avait admis que le fait d’avoir en France «des personnes dangereuses, terroristes» permettait «de les surveiller». Cette fois, sur Europe 1, elle a reconnu «une maladresse de langage».
Toutefois, la candidate de 49 ans a souligné que la polémique ayant suivi avait été instrumentalisée par «l'extrême droite».
«Les propos que j'ai tenus dans cette émission étaient des propos face à une extrême droite déchaînée et xénophobe vis-à-vis des personnes qui risquaient leur vie là-bas», a-t-elle lancé.

Elle appelle à ne pas avoir peur du terrorisme

Elle a insisté sur le fait que les Afghans évacués en France «n’étaient pas les terroristes», mais «la population civile sur place qui se massait à l'aéroport de Kaboul.»
«Nous sommes la patrie des droits humains», a-t-elle souligné. «La peur du terrorisme ne doit pas nous empêcher d'accueillir.»
Face au risque que des extrémistes s’infiltrent parmi les réfugiés, Mme Rousseau a réitéré sa proposition sur «un système de surveillance du terrorisme au niveau européen et français.»
«La peur du terrorisme nous fait perdre nos valeurs», a-t-elle conclu.

Les Français divisés sur le sujet

Le dernier sondage YouGov pour Le HuffPost du 30 août a établi que les Français n’ont pas d’opinion prédominante sur l’évacuation et l’accueil des réfugiés afghans par la France.
Même si une grande partie les regarde positivement (49%), ceux qui s’y opposent représentent 40%, quand 11% affirment ne pas avoir d’avis sur la question.
Selon un sondage du 27 août effectué par Harris Interactive pour LCI, sept Français sur 10 se sont déclarés pour, avec à nouveau des clivages en fonction des conditions d’accueil. 20% des sondés se prononcent pour l’accueil de «tous les civils afghans qui en font la demande». 52% voudraient limiter cette prise en charge uniquement aux «Afghans ayant travaillé pour la France (traducteurs, employés de l’Ambassade, chauffeurs, soldats de l’armée afghane formés par la France, etc.) ou pour des entreprises françaises». 27% se sont prononcés contre.
Les résultats d’un autre sondage réalisé le 25 août par l’Institut CSA pour CNews évoquent des chiffres différents. 54% des Français se disent favorables à l’accueil de réfugiés afghans. Le baromètre a montré des clivages en fonction des catégories d’âge ou encore de l’appartenance politique.

Opération française à Kaboul

La France a évacué au total près de 3.000 personnes hors d’Afghanistan suite à la prise de Kaboul par les talibans*. Parmi les villes françaises accueillant des réfugiés se trouvent Paris, Strasbourg, Lyon ou encore Lille et Villeurbanne.

Frilosité des pays membres de l'UE

Le président du Parlement européen David Sassoli a fait part ce mercredi de sa déception concernant la frilosité des pays membres de l'UE sur la question migratoire.
«Nous ne pouvons pas prétendre que ce ne sont pas nos affaires», s’est insurgé David Sassoli, lors d’une conférence sur l'avenir de l'Europe au forum annuel stratégique de Bled, en Slovénie.
Il est intervenu au lendemain d’une réunion à Bruxelles des ministres de l'Intérieur de l'UE, qui ont dit compter sur les pays voisins de l'Afghanistan pour que les réfugiés restent dans la région et n'affluent pas en Europe.
«Nous avons besoin d'une voix forte et commune sur la scène internationale», a-t-il insisté, alors que les ministres européens de la Défense et des Affaires étrangères doivent se retrouver jeudi et vendredi en Slovénie, pays qui s'occupe de la présidence semestrielle de l'UE.
*Organisation terroriste interdite en Russie
Discuter