Les Français ne veulent pas des talibans comme interlocuteurs

Si les Français sont très partagés sur l'accueil des réfugiés afghans, ils sont plutôt unanimes à rejeter l’idée d’un dialogue direct avec les talibans*, montre un sondage réalisé par YouGov pour Le HuffPost.
Sputnik
«La France devrait-elle reconnaître les talibans* comme interlocuteurs en Afghanistan?» Telle était la question posée aux Français lors d’un sondage YouGov pour Le HuffPost. Plus d’un sur deux (53%) a répondu «non», contre seulement 14% ayant approuvé.
Le sondage a été réalisé au lendemain du discours prononcé par Emmanuel Macron le 29 août sur TF1, où il affirmait qu’ouvrir les discussions avec les nouveaux maîtres de l’Afghanistan n'impliquait pas une reconnaissance ultérieure de leur gouvernement.
Or, cette étude de l’opinion publique a montré que pour les Français, il serait préférable que l’État n’établisse pas de relations diplomatiques avec eux.

Le sort des femmes afghanes

Les positions des Français sur la crise afghane sont très mitigées, montre encore le sondage. Ainsi, 49% se disent favorables à l’accueil des réfugiés, contre 40% qui s’y opposent et 11% qui n’ont pas d’avis sur la question.
Le même clivage se manifeste quant à l’accueil «inconditionnel» des femmes afghanes: si 45% des personnes interrogées se disent d’accord avec cette idée, 40% la rejettent.

Une gestion controversée

La gestion de la situation par le Président de la République divise elle aussi: pour 46% des sondés, Emmanuel Macron n’a pas été à la hauteur, contre 34% qui sont de l’avis opposé et 20% qui sont sans avis.
Les personnes interrogées sont plutôt enclines (58%) à approuver la proposition de Paris et Londres (pourtant rejetée par le Conseil de sécurité de l’Onu) qui consiste à mettre en place une «safe zone» permettant de poursuivre les évacuations de réfugiés.

Macron fait marche arrière

Le chef de l’État a indiqué le 29 août sur les chaînes TF1 et LCI ne pas s’attendre à une vague de migrants semblable à celle qui avait déferlé sur l’Europe en 2015, à la suite de la guerre en Syrie.
Or, il reste «plusieurs milliers de femmes et d'hommes qui sont à protéger» des talibans* parmi les Afghans engagés aux côtés de l’Hexagone par le passé ou ayant agi pour les droits humains, selon lui. Il a également insisté sur l'importance de ne pas «confondre» les migrations et le risque terroriste accru après la prise de pouvoir des talibans*.
M. Macron a ainsi modéré sa position exprimée le 16 août et largement critiquée depuis. Tout en soulignant la nécessité de mettre en sécurité les ressortissants français et lesdits Afghans, il avait appelé à «anticiper et nous protéger contre des flux migratoires irréguliers importants» sur le continent européen.
Cette déclaration avait provoqué un tollé chez les personnalités politiques de gauche, le lanceur d’alerte Edward Snowden l’ayant vivement critiqué.
*Organisation terroriste interdite en Russie
Discuter