Les pays de l'UE restent divisés sur l'accueil de réfugiés afghans

Les pays membres de l'Union européenne ont annoncé mardi qu'ils allaient renforcer leur aide à l'Afghanistan et à ses voisins, mais ils ne sont pas parvenus à s'accorder sur une politique commune d'accueil des demandeurs d'asile susceptibles de gagner l'UE après avoir fui les talibans*.
Sputnik
Les pays occidentaux impliqués dans la lutte contre les talibans* ont évacué ces derniers mois quelque 100.000 personnes qui les ont aidés ou soutenus. Mais les États de l'UE sont divisés sur l'accueil à offrir aux réfugiés.
La commissaire aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, a déclaré que l'UE devait accueillir les femmes, les enfants, les juges, les journalistes et les militants des droits humains contraints de fuir l'Afghanistan.
«La meilleure manière d'éviter une crise migratoire, c'est d'éviter une crise humanitaire» en Afghanistan, a-t-elle affirmé à l'issue d'une réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE à Bruxelles.
«Tout le monde souhaite éviter une situation comme celle que nous avons connue en 2015», a-t-elle ajouté en référence à l'arrivée cette année-là dans l'UE de plus d'un million de personnes en provenance de Syrie et d'autres pays.
Le ministre allemand de l'Intérieur, Horst Seehofer, dont le pays avait accueilli la majeure partie de ces réfugiés il y a six ans, a déclaré mardi que tous les États membres devaient participer à l'effort collectif. Mais l'Autriche, la République tchèque, le Danemark, la Hongrie et la Pologne continuent de s'opposer fermement à l'accueil de réfugiés afghans.
«Restez là-bas et nous aiderons la région à aider les gens là-bas», a lancé le ministre autrichien Karl Nehammer à l'adresse de ceux qui espèrent être accueillis en Europe.
Plusieurs pays, comme la Pologne et la Hongrie, estiment de leur côté que les réfugiés constituent une menace potentielle pour la sécurité de l'UE et un défi pour le mode de vie traditionnel européen.

«Leçons apprises»

L'accord conclu entre les ministres prévoit donc que seuls les pays membres volontaires accueilleront durablement des personnes arrivées d'Afghanistan, en donnant la priorité aux plus vulnérables.
«Sur la base des leçons apprises, l'UE et ses États membres sont déterminés à agir ensemble pour empêcher de nouveaux mouvements migratoires illégaux à grande échelle et incontrôlés comme ceux rencontrés par le passé», déclarent les ministres dans un communiqué commun.
Ylva Johansson a précisé que l'UE était prête à quadrupler l'aide humanitaire aux Afghans, mais a ajouté que l'aide au développement était suspendue dans l'attente d'engagements suffisants des talibans* en matière de droits des femmes et des minorités.
*Organisation terroriste interdite en Russie
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