Les médias aveugles? «Face à l’information en continu, il faut aller au-delà de l’événement» selon Alain de Benoist

«L’information peut être déficiente par défaut ou par excès», résume Alain de Benoist au micro de Sputnik. C’est à son excès, «l’infobésité», que s’en prend le philosophe dans son dernier ouvrage. Une surenchère nuisible d’actualités qui fait, selon lui, écran à la signification profonde des événements. Entretien.
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Le système médiatique actuel est saturé de contenus qui, in fine, «se neutralisent». «Il devient très difficile de les hiérarchiser, de les mettre en perspective», constate Alain de Benoist pour Sputnik. Pour y remédier, l’essayiste fait paraître l’ouvrage Survivre à la désinformation (Éd. La Nouvelle librairie), un recueil d’entretiens livrés à Nicolas Gauthier en guise de remède à cette «obsolescence programmée» de l’information en continu.  
De la réforme du Code du travail à la victoire de Donald Trump en passant par le règne de la post-vérité, l’intellectuel s’attelle à «aller au-delà de l’événement» afin d’éclairer «l’arrière-fond de l’actualité». Toujours dans cette idée d’aller à rebours des médias qui, estime Alain de Benoist, ne font qu’«ajouter du commentaire à quantité d’autres commentaires». 
Dernier exemple en date pour le philosophe: l’Afghanistan. La prise de Kaboul est abordée depuis quelques semaines «sous un angle purement anecdotique et émotionnel, voire lacrymal», constate-t-il. 
«Ce qui ne nous dit rien de l’arrivée des talibans au pouvoir, qui a une signification profonde dans l’ordre des rapports de force entre les grandes puissances, dans l’ordre de la géopolitique», déplore l’intellectuel à notre micro.
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