«Je ne fais pas de propagande politique»: Raoult défend ses positions sur le pass et la vaccination

Le professeur Didier Raoult s’est exprimé dans l’émission Touche pas à mon poste sur son départ à la retraite ainsi que sur ses positions concernant la vaccination et le pass sanitaire. Il a assuré ne jamais faire de politique et s’en tenir à la science dans ses propos.
Sputnik
Ce lundi 30 août, Didier Raoult était invité en duplex depuis le Gabon dans l’émission Touche pas à mon poste, la première de la rentrée sur C8. Il est revenu sur son départ à la retraite forcé de l’AP-HM (Hôpitaux de Marseille), son avenir à la direction de l’IHU Méditerranée-Infection ainsi que sur ses déclarations concernant la politique sanitaire.
Avant son intervention, un débat houleux avait eu lieu entre des chroniqueurs et l’avocat Fabrice Di Vizio au sujet du pass sanitaire, ce qui l’a poussé à mettre les choses au clair dès le départ. «Parlez-moi avec respect, sans m'insulter et sans vous exciter. Sinon je m’en vais», a-t-il prévenu, ajoutant qu’il ne comptait pas «parler avec les dingues». «Ma femme est psychiatre, donc si vous voulez vous exciter comme ça, prenez un rendez-vous chez elle».

Éviction de l’IHU?

L’infectiologue marseillais, qui n’occupe plus de fonction de professeur des universités et de praticien hospitalier depuis ce mardi, a tout de même consenti à répondre aux questions de Cyril Hanouna, à commencer par sa potentielle mise à l’écart de la direction de l’IHU de Marseille. «Il y a un directeur général qui était le directeur général adjoint de Paris qui est venu ici et qui a pensé qu’il n’avait pas besoin de mes services au CHU, ce qu’il a bien le droit de penser», a-t-il expliqué.
Il a toutefois estimé que ce dernier «rêve un peu» car il ne compte que pour une voix parmi les 20 du conseil d’administration qui décideront de son sort. «Des gens que j'ai vus passer et qui s'imaginaient qu'ils allaient me dicter leur loi depuis 30 ans, j'en ai vu quelques-uns. J'ai survécu très facilement. Moi, je serais plus inquiet pour le DG [directeur général]», a-t-il prévenu.
L’une de ses vidéos sur YouTube où il affirme que «la protection vaccinale contre les variants est modeste en termes d’épidémiologie» avait irrité la nouvelle direction de l’IHU, notamment le président de la commission d’établissement médicale, Jean-Luc Jouve. Des propos «inacceptables», selon lui, le poussant à l’accuser d’avoir une «responsabilité» dans la faible couverture vaccinale à Marseille.

Pass et vaccination

Ayant auparavant dénoncé une «obligation brutale» en parlant du pass sanitaire, qui pour lui a suscité la méfiance de la population, M. Raoult a de nouveau été interrogé sur cette mesure. «C’est l’Histoire qui tranchera. Les gens qui vous disent que c’est la seule politique à faire ne regardent pas ce qui se passe ailleurs».
Concernant le vaccin, il a dénoncé le fait de l’injecter aux patients deux mois après qu’ils ont attrapé le Covid. «Ça n’a aucune base scientifique», a-t-il plaidé. Il a également rappelé que les vaccins fabriqués jusqu’ici «n’ont pas du tout la durée d’efficacité que les uns et les autres pouvaient espérer», encore plus pour les variants.
Concernant une troisième dose sur des patients plus âgés ou plus fragiles, «ça ne me choque pas du tout», a-t-il tempéré. Pour rappel, les personnes de plus de 65 ans ainsi que celles présentant des comorbidités ont la possibilité de prendre un rendez-vous pour une troisième dose depuis lundi 30 août. La nouvelle campagne vaccinale débute mercredi 1er septembre.

Pas de politique

Conscient qu’il est soutenu par certaines figures politiques, notamment Florian Philippot, et qu’il est populaire auprès des anti-pass, Didier Raoult a rappelé qu’il faisait uniquement «de la science».
«Je ne fais pas de propagande politique», a-t-il insisté. Il a finalement révélé qu’il avait été incité par sa direction à signer une tribune qui lui «parait être de la propagande», ce qu’il a refusé car ce n’est «pas son rôle».
Discuter