Des fissures découvertes sur un module russe de l’ISS

Alors que la fuite d’air détecté dans le module russe Zvezda ne stoppe pas malgré les efforts des cosmonautes, d’autres fissures pourtant superficielles ont été découvertes dans le module Zarya, le plus ancien du segment russe de l’ISS.
Sputnik
«L’état actuel du segment russe de l'ISS soulève des inquiétudes», a déclaré à Sputnik le 30 août Vladimir Soloviev, directeur de vol de ce segment et ingénieur en chef de RKK Energuia, qui pointe la nécessité de construire une nouvelle station spatiale russe.
Il a notamment évoqué pour la première fois la présence «de quelques fissures superficielles» dans le module Zarya qui date de 1998.
En réaction le directeur général de Roscosmos Dmitri Rogozine a précisé sur Twitter que les cosmonautes avaient déjà reçu l'équipement pour «mener une étude de l'état de la coque du segment russe et déterminer si ce dont parle Soloviev est des "fissures superficielles" ou simplement des égratignures récoltées au fil des années de fonctionnement».

​Fuite d’oxygène

Parlant de la fuite d’oxygène découverte en septembre 2019 dans le module Zvezda, Vladimir Soloviev a indiqué que son origine précise n’a pas été déterminée. Selon lui, il est très probable que lors de la construction du module la technologie de soudage n’a pas été respectée.
«À l’époque tout était soudé à la main, et quelque part le soudeur pouvait s'arrêter, s'attarder, puis, comme l'alliage aluminium-magnésium se trouve dans le vide depuis longtemps, les jointures peuvent devenir poreuses. Ajoutons à cela les vibrations internes […] et des phénomènes de résonance», a-t-il expliqué.

Vers une nouvelle station?

Il a d’ailleurs confirmé qu’environ 80% des systèmes du module Zvezda avaient dépassé leur durée de service, l'exploitation de la station après 2025 devenant «une entreprise très risquée».
«C'est la roulette russe. C'est pourquoi nous devons penser dès maintenant à une nouvelle station russe afin d'éviter une pause des vols habités», a-t-il indiqué.
Et d’ajouter:
«La station doit être fondamentalement nouvelle, et d'abord nouvelle en termes de latitude de vol orbital, c'est-à-dire de latitude élevée. On comprend aujourd'hui ce qui se passe aux latitudes équatoriales comme l'orbite de l'ISS. La nouvelle orbite avec des latitudes élevées offre beaucoup de choses intéressantes et inexplorées, surtout pour un pays du Nord comme le nôtre. Aucun pays au monde n'a encore piloté à haute latitude».
En octobre 2020, Vladimir Soloviev avait déjà signalé que des spécialistes prévoyaient «une avalanche de défaillances» à bord de l'ISS après 2025. Le 20 avril Dmitri Rogozine a annoncé que la Russie procédait à la construction du premier module de sa future station orbitale.
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