Débâcle US en Afghanistan: la victoire des talibans est-elle aussi celle de l’Iran?

Pour Téhéran, le remplacement des ennemis américains par les ennemis talibans* à Kaboul est-il un statu quo ou une victoire? Pour Ardavan Amir-Aslani, essayiste et spécialiste de la géopolitique du Moyen-Orient, si l’idéologie des islamistes afghans est toujours la même, l’intérêt de coopérer avec le voisin iranien devrait l’emporter.
Sputnik
Dans la nuit du 30 au 31 août, l’US Army a annoncé avoir achevé son retrait d’Afghanistan, quasiment 20 ans jour pour jour après leur débarquement. Un départ qui a été largement fêté par les talibans*. «Nous sommes fiers […] d’avoir libéré notre pays», a déclaré Zabihoullah Moujahid, le porte-parole des islamistes.
Une liberté que pourrait aussi goûter le voisin iranien, en conflit larvé avec les États-Unis depuis des décennies. Mais si pour Téhéran, le départ des forces armées américaines de Kaboul est incontestablement positif, qu’en-il du contrôle par les talibans* de ce pays voisin? Pour mémoire, lors de la première conquête talibane* entre 1994 et 2001, et notamment à la suite du massacre de diplomates iraniens chiites en août 1998, Téhéran avait failli entrer en guerre contre Kaboul. Deux décennies plus tard, malgré les appels rassurants sur le respect des minorités présentes en Afghanistan, les talibans* sunnites ne vont-ils pas considérer l’Iran chiite comme un adversaire?

Le commerce adoucira-t-il les mœurs?

Pour Ardavan Amir-Aslani, avocat franco-iranien, essayiste et spécialiste de la géopolitique du Moyen-Orient, le futur Émirat d’Afghanistan a de fortes chances de s’entendre avec la République islamique d’Iran, notamment sur le plan économique.
Plus d’informations dans ce nouvel entretien de Lignes Rouges.
*Organisation terroriste interdite en Russie
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