Un agent du FBI chargé de traquer les pédophiles est soupçonné d’en être un lui-même

Le FBI est dans la tourmente, alors qu’un de ses agents chargé d’enquêter sur des faits de pédophilie est soupçonné d’avoir lui-même eu des comportements inappropriés avec des enfants.
Sputnik
Alors qu’en Allemagne Europol a démantelé la plus grosse plateforme pédopornographique du Darkweb, aux États-Unis une affaire de pédophilie est venue entacher la réputation du FBI. David Harris, un agent chargé d’enquêter sur les crimes contre les enfants, en particulier la pédophilie, est en effet soupçonné d’être lui-même un pédophile, rapporte la chaîne américaine WJHG-TV.
L’homme de 51 ans se serait rendu coupable d’inconduites sexuelles, s’exposant notamment dans des poses lascives à une adolescente de 14 ans, pendant des vacances en Floride, en 2019. Il est également accusé d’abus sexuels sur mineurs pour des faits s’étant déroulés en Louisiane et au Texas. Ces deux derniers États ont ouvert une enquête conjointe sur l’affaire.
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Une fouille du téléphone portable de l’agent a permis d’étayer les faits. Dans un SMS, David Harris a notamment déclaré qu’il souhaitait déménager dans le Kentucky, où l’âge du consentement est de 16 ans, rapporte le quotidien local The Advocate.
Le quinquagénaire a finalement été arrêté en Louisiane et détenu sans possibilité de libération sous caution, la justice estimant qu’il représentait une «menace pour le grand public», rapporte The Advocate. Lors d’une première audience au tribunal, l’accusé a plaidé non coupable. Une nouvelle audience doit se tenir en Louisiane en octobre.
En plus de son poste au FBI, David Harris était colonel dans la réserve de l'armée américaine.

L’affaire Playpen

Ce n’est pas la première fois que le FBI se retrouve en délicatesse sur des affaires de pédophilie. Souvent mise à contribution pour enquêter sur ce genre de cas, comme dans l’affaire Jeffrey Epstein, l’agence américaine a parfois franchi la ligne jaune.
En 2014, pour tenter de faire fermer le site pédopornographique Playpen, caché dans les tréfonds du Darkweb, le FBI s’était ainsi servi d’un outil visant à pirater les adresses IP des internautes. Plus d’un millier d’ordinateurs avaient été piratés.
Pour les besoins de l’enquête, l’agence américaine l’avait également hébergé sur ses propres serveurs pendant deux semaines. La situation avait d’ailleurs été dénoncée par le lanceur d’alertes Edward Snowden.
Les méthodes du FBI avaient par la suite entraîné des complications judiciaires. Certaines preuves avaient été jugées irrecevables par la justice, l’agence fédérale refusant de préciser comment elle avait piraté les utilisateurs.
Après plusieurs années de procès, plus de 360 suspects avaient tout de même été arrêtés ou condamnés en Europe, et près de 350 aux États-Unis.
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