«L’école n’est pas un lieu spécifique de contaminations», a déclaré Jean-Michel Blanquer à l’approche de la rentrée, annonçant que 600.000 tests salivaires seront livrés chaque semaine dans les établissements scolaires. Une annonce qui intervient alors que la précédente mesure, celle de la distribution d’autotests, ne semble pas avoir été correctement réalisée.
Afin de rompre les chaînes de contamination et de maintenir les écoles ouvertes, le gouvernement a commandé 64 millions d’autotests pour un montant de 245 millions d’euros, en complément des tests PCR proposés au personnel et des tests antigéniques destinés aux élèves, à partir de la mi-mai.
Cependant, seuls 26 millions de ces autotests tests ont été livrés dans les écoles, indiquent les chiffres du ministère consultés par RTL. De plus, seuls 10% de ceux destinés aux élèves ont été utilisés, selon les estimations du média qui se réfère aux résultats de la vérification des stocks par les proviseurs.
Un faible taux de réalisation qui peut être expliqué par une mauvaise organisation de cette campagne de dépistage, avance RTL. Les tests auraient pu être effectués par les élèves à la maison, sous la supervision des parents, mais comme ils ont été conditionnés en sachet de 25 unités, le dépistage devait se faire à l’école.
Autre contrainte: la campagne s’est déroulée en fin d’année scolaire et en demi-jauge dans les lycées. Enfin, il fallait obtenir une autorisation des parents, mettre à disposition une salle entière et des effectifs pour la supervision.
Même avant de commencer, la campagne de dépistage a connu plusieurs problèmes. D’après RTL, 43% de ces tests contenaient des notices avec une erreur portant sur l’affichage du résultat. Le texte indiquait qu’une barre signifiait un résultat positif, et deux barres aussi. Ce type d’autotests était réservé aux enseignants. La notice de l’autre type d’autotests, destiné aux élèves, était quant à elle traduite en huit langues, sauf en français.
Rentrée 2021
Dans une note publiée fin août, le Conseil scientifique regrette l’abandon du dépistage dans les établissements scolaires, mesure qui favoriserait le maintien des classes ouvertes pour «préserver l’éducation et la santé mentale des enfants». Selon l’institution, la pandémie a provoqué l’augmentation des troubles anxieux et dépressifs chez les enfants, accompagnées d’idéations suicidaires et de gestes suicidaires, ainsi que des troubles du comportement alimentaire.
Tenant compte de cet argument et de la nécessité de diminuer la circulation du virus, le Conseil scientifique a appelé à effectuer un «dépistage bi-hebdomadaire» avec «une adhésion de 50% de la population scolaire [...] permettrait de garder les classes ouvertes si les enfants trouvés infectés sont renvoyés à leur domicile».
Annoncés par le ministre de l’Éducation, les tests salivaires non obligatoires seront destinés aux élèves des écoles primaires pour ne pas les soumettre aux tests PCR classiques qui consistent à racler la cavité nasale.
Tous les tests vont être pris en charge par la Sécurité sociale, même si le gouvernement a annoncé la fin de leur gratuité dès le mois d’octobre sans prescription médicale. Néanmoins, ils seront payants pour les sorties scolaires exigeant un pass sanitaire.
De son côté, Jean-Michel Blanquer estime que l’école n’est pas un lieu spécifique de transmission. Grâce aux mesures sanitaires appliquées dans les établissements scolaires, «l’enfant y est mieux protégé que dans d’autres activités en dehors de l’école».