Alors que le variant Delta, identifié pour la première fois en Inde, continue de sévir sur la planète en remettant en question l’efficacité des vaccins, les scientifiques gardent un œil sur une autre mutation du Covid-19 détectée pour la première fois en Afrique du Sud et qui se trouve déjà en Angleterre, en Chine, en République démocratique du Congo, sur l’île Maurice, en Nouvelle-Zélande, au Portugal et en Suisse.
Selon une prépublication de l'Institut national sud-africain des maladies transmissibles et de la Plateforme d'innovation et de séquençage de la recherche KwaZulu-Natal, le variant C.1.2, issu d'un autre variant C.1, a davantage muté que tout autre variant connu. Ce qui alimente les craintes quant à l’efficacité des vaccins.
«Les scientifiques ont souligné que la combinaison des mutations [N440K et Y449H repérées au sein du variant C.1.2. ndlr.], ainsi que des changements dans d'autres parties du virus, l’aident probablement à échapper aux anticorps et aux réponses immunitaires, y compris chez les patients qui ont déjà été infectés par les variants Alpha ou Beta», détaille l'étude.
«L’Afrique est une usine à variants»
L’idée que les variants peuvent venir de zones peu vaccinées a été avancée ce 30 août sur CNews par le candidat à la primaire LR Philippe Juvin. Selon lui, «l’Afrique est une usine à variants», d’autant plus qu’à la fin août 2021, moins de 4% de la population y avait reçu une dose, moins de 3% étant totalement vaccinés.
Pour le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, les campagnes de troisième dose qui s’amorcent actuellement dans plusieurs pays où la couverture vaccinale est déjà très élevée risquent d’entraîner l’apparition de nouveaux variants plus infectieux dans un avenir proche.
Un don français à l'Afrique
Afin de permettre à l'Afrique de tenter de rattraper son retard, la France va envoyer au cours des trois prochains mois 10 millions de doses de vaccins d’AstraZeneca et de Pfizer via l'Union africaine (UA), a annoncé ce 30 août l'Élysée.
Ce partenariat entre Paris et l'UA prévoit que ces doses «seront allouées et distribuées dans le cadre du Fonds africain pour l'acquisition des vaccins (Avat) et du mécanisme pour un accès mondial au vaccin (Covax)».
Le Président sud-africain Cyril Ramaphosa a qualifié ce don de «geste fort et bienvenu de solidarité humaine et de coopération politique à un moment où le monde en a le plus besoin».