Les pénuries d’oxygène dues au Covid handicapent la NASA et SpaceX

Les difficultés d’approvisionnement en oxygène dans les hôpitaux américains ont des conséquences sur l’industrie spatiale, très gourmande en la matière. La NASA et SpaceX commencent à s’inquiéter.
Sputnik
Si l’impact de la pandémie sur le tourisme ou les transports est désormais flagrant, la crise sanitaire se répercute aussi sur des secteurs plus improbables. Aux États-Unis, la demande en oxygène dans les hôpitaux rejaillit désormais sur l’industrie spatiale, rapporte Bloomberg.
L’afflux de patients, souvent placés sous ventilateur, dans les services de réanimation a en effet fait exploser les besoins en oxygène dans plusieurs États comme le Mississippi ou la Géorgie. Mais c’est en Floride, où est situé le siège de la NASA, que la situation semble la plus critique. L’État compte désormais le plus haut taux d'hospitalisation du pays pour le Covid-19, avec 75 patients pour 100.000 habitants.
Or, l’industrie spatiale est très demandeuse en oxygène liquide, notamment pour alimenter certaines fusées. SpaceX, qui utilise un mélange de méthane et d’oxygène pour les moteurs de ses Falcon 9, a ainsi tiré la sonnette d’alarme.
«Il faut nous assurer que les hôpitaux auront l'oxygène dont ils ont besoin, mais si quelqu’un a de l'oxygène liquide à revendre, envoyez-moi un e-mail», a ainsi déclaré Gwynne Shotwell, directrice de l'exploitation de SpaceX lors d’une récente table ronde.
Elon Musk, fondateur de l’entreprise, a annoncé sur Twitter que cette difficulté d’approvisionnement représentait «un risque, mais pas encore un facteur limitant» pour le lancement de certaines fusées.
Même son de cloche du côté de la NASA, qui a retardé d’une semaine le lancement de son satellite Landsat 9, chargé de l’observation terrestre. S’il ne s’agit pas là d’oxygène mais d’azote, les raisons évoquées sont les mêmes: la demande médicale «a un impact sur la livraison d’azote liquide», précise l’agence spatiale dans un communiqué.

Restriction d’eau

En Floride, des responsables politiques en sont venus à imposer des restrictions d’eau aux habitants, pour économiser l’oxygène qui alimente les stations d’épuration et de traitement. Le maire d'Orlando a ainsi demandé à ses administrés d'arrêter d'arroser leurs pelouses et de laver leurs voitures.
À Tampa Bay, les autorités ont décidé de remplacer l’oxygène utilisé pour les traitements des eaux par une solution à base d’eau de Javel.
L’approvisionnement des hôpitaux est également freiné par un manque de main-d’œuvre du côté des routiers, rapporte Bloomberg. Les chauffeurs transportant certains gaz comme l’oxygène doivent en effet suivre des formations spéciales avant de prendre le volant.
Courant décembre, de semblables pénuries d’oxygène avaient déjà eu lieu aux États-Unis, cette fois-ci du côté de la Californie. Plusieurs hôpitaux de Los Angeles avaient alors dû se déclarer en état de «catastrophe interne» et orienter leurs patients vers d’autres structures de soins.
Discuter