Alors que les manifestations contre le pass sanitaire se poursuivent pour la septième semaine consécutive, certaines personnalités politiques commencent à se dévoiler sur le sujet. Sur BFM TV, le vice-président du RN Jordan Bardella a ainsi appelé le gouvernement à abandonner la mesure.
L’eurodéputé, qui a précisé être lui-même vacciné, a rejeté l’idée d’une unique alternative entre «le confinement généralisé et le pass sanitaire». Il a également critiqué l’utilité du pass, alors que des doutes planent sur la capacité des vaccins à véritablement stopper la transmission du virus.
Le numéro 2 du RN a notamment fait référence à l’épidémiologiste Martin Blachier, qui a récemment affirmé que l’immunité collective serait désormais difficilement atteignable.
«On commence à en revenir du pass sanitaire! Des médecins nous disent que le vaccin ne protège pas de la transmission, mais seulement des formes graves. Lorsque vous êtes dans un restaurant et que vous croyez être protégé avec un pass, on vous enlève donc une liberté sans vous ajouter une sécurité. Ce sont les vaccinés qui transmettent le virus aux non-vaccinés», a ainsi déclaré Jordan Bardella sur BFM TV.
Ce 26 août, Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, avait admis sur Europe 1 que le vaccin n’«apportait pas de «protection contre l’infection», mais prévenait des formes sévères de la maladie.
Jordan Bardella s’est encore ému des baisses de fréquentation dans les restaurants à cause du pass sanitaire. Un sujet sur lequel le gouvernement joue une tout autre partition, Bruno Le Maire ayant récemment affirmé que la consommation dans les restaurants augmentait.
Le RN marche sur des œufs
La prise de position de Jordan Bardella fait écho aux sorties prudentes de Marine Le Pen sur le sujet. La chef de file du RN a déjà critiqué le pass sanitaire à plusieurs reprises, souvent sous l’angle des privations de liberté. Elle s’était notamment insurgée lorsque le Conseil constitutionnel avait validé la mesure début août, dénonçant une «hypocrisie totale» et une loi entravant «la liberté de circuler» des Français.
Marine Le Pen avait également voté contre le pass sanitaire à l'Assemblée nationale, explicitant ses raisons dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.
Mais, au sein du RN, le discours se fait parfois plus virulent. Début août, certains élus locaux avaient ainsi déclaré qu’ils refuseraient de contrôler les pass sanitaires sur leur territoire. D’autres ont utilisé le terme de «dictature» pour qualifier les restrictions sanitaires mises en place par le gouvernement, comme le conseiller régional breton Gilles Pennelle.
Un mot plus tard récusé par le porte-parole du parti, Sébastien Chenu, qui a déclaré sur LCI ne pas voir à l’œuvre une dictature, mais un «recul de nos libertés».
Jean-Marie Le Pen, lui-même atteint d’une forme légère du Covid fin 2020, a pour sa part conseillé la vaccination, sur Twitter.
Jean-Marie Le Pen, lui-même atteint d’une forme légère du Covid fin 2020, a pour sa part conseillé la vaccination, sur Twitter.
Quant à Marion Maréchal, elle avait déjà critiqué le pass sanitaire mi-juillet, dans un entretien à Valeurs actuelles. Se plaçant dans une perspective plus philosophique, elle avait dit craindre l’émergence d’un nouveau modèle de société, basé sur «la culpabilisation et la délation».