Tandis que certains maires réclament le pass sanitaire obligatoire pour tous les agents, d’autres refusent son contrôle

Les maires de Reims et de La Trinité (Alpes-Maritimes) exigent de soumettre tous les agents municipaux au pass sanitaire. L’un évoque la nécessité de protéger son personnel, alors que l’autre insiste sur cette mesure faute de vaccination obligatoire pour tous.
Sputnik
L’extension du pass sanitaire continue d’enflammer les débats à tous les niveaux de la vie politique, constituant un point de désaccord jusque chez les autorités locales.
À l’approche de l’entrée en vigueur du pass sanitaire obligatoire pour les salariés qui travaillent en contact avec le public, le maire de La Trinité, dans les Alpes-Maritimes, a annoncé que tous les agents municipaux de la commune seront soumis à la présentation de ce document.
Les mesures de distinction entre les salariés qui devront présenter le pass sanitaire «sont difficilement applicables» dans une commune comme celle-ci, comptant près de 10.000 habitants et 180 agents municipaux, a déclaré le maire Ladislas Polski auprès d’Europe 1.
«Ils sont polyvalents et sont en permanence en train de se remplacer. Et ils évoluent dans les mêmes salles de réunion», a-t-il précisé.

Par souci de protection

Au vu de la difficulté de «faire travailler ensemble les agents de la vie associative et les agents de l’état civil qui partagent la même photocopieuse et respirent le même air», l’élu a déclaré avoir opté pour «le principe d’équité». Une décision qui a toutefois suscité quelques interrogations de la part des effectifs, alors que M.Polski la justifie par une autre raison, celle de la protection des employés concernés.
«Je considère qu'il est de ma responsabilité de les protéger et de garantir aussi la liberté des 80% de vaccinés qui veulent pouvoir venir travailler sans avoir la peur au ventre». Il ne s’agit aucunement d’«un excès de zèle».
Le pass sera contrôlé à partir du 20 septembre. En l’absence de celui-ci, les agents seront suspendus de leurs fonctions sans rémunération jusqu’au 15 novembre au moins, si cette date du pass sanitaire obligatoire n’est pas reportée.
Hormis cet élu, le maire de Reims, Arnaud Robinet, s’est également prononcé pour la vaccination obligatoire de l’ensemble des agents municipaux, dans une interview accordée à CNews. Il a déclaré avoir discuté de ce sujet avec le Premier ministre qui ne souhaite cependant pas étendre le pass à tous les agents, pour inciter les gens à se faire vacciner.
«Soit on rend la vaccination obligatoire pour tous les Français et là on ne parle plus de pass sanitaire, [soit] alors on rend le pass sanitaire obligatoire pour tous les agents des collectivités territoriales», a-t-il tranché.

D’autres maires s’y opposent

De l’autre côté des barricades se rangent des élus qui critiquent cette mesure obligatoire qui touche désormais de plus en plus la population. Parmi eux figurent la municipalité gardoise de Beaucaire, dont le maire Julien Sanchez exerce également la fonction de porte-parole du Rassemblement national, ainsi que le maire de Béziers, Robert Ménard. Selon eux, l’impact de ces décisions nationales sur l’activité économique et l’impossibilité de les appliquer correctement sont en cause.
À Fréjus, la police municipale ne contrôle pas les pass sanitaires dans les restaurants, selon les annonces faites par le maire RN de la ville, David Rachline. Ce refus a également été soutenu par le maire RN d’Hayange, Fabien Engelmann, selon lequel les forces de l’ordre ont plutôt pour mission d’assurer la sécurité. «Les commerçants sont malmenés depuis le début de la crise sanitaire, et on leur demande de fliquer les clients», a-t-il argué auprès du Parisien.
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