Alerté par des téléspectateurs, le régulateur de l'audiovisuel s'est penché sur une séquence de «L'heure des pros» diffusée le 26 avril, quelques jours après la publication dans Valeurs actuelles d'un texte contre «le délitement» de la France signé selon l'hebdomadaire par «plus d'un millier» de militaires, dont une «vingtaine de généraux».
Le présentateur phare de CNews, Pascal Praud, avait consacré son édito à cette tribune, à l'origine d'une vive polémique dans la classe politique, avant de donner la parole à son instigateur, l'ancien officier Jean-Pierre Fabre-Bernadac.
Entouré en plateau de l'ancien cadre du RN Jean Messiha, du publicitaire Jacques Séguéla, de la fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur, Elisabeth Lévy, et du secrétaire national adjoint du syndicat indépendant des commissaires de police, Matthieu Valet, Pascal Praud avait également fait réagir l'eurodéputé RN Gilbert Collard.
Dans une décision adoptée fin juillet et publiée sur son site vendredi, le CSA a rappelé que la chaîne devait veiller «au respect d'une présentation honnête des questions prêtant à controverse, en particulier en assurant l'expression des différents points de vue par les journalistes, présentateurs, animateurs ou collaborateurs d'antenne».
«Compte tenu du caractère controversé des propos tenus par l'auteur de la tribune débattue, le Conseil a estimé que l'absence de diversité des points de vue exprimés par les participants en plateau contrevenait à cette obligation», a-t-il expliqué.
Un «constat conforté» par une nouvelle évocation de la tribune le 3 mai «par les mêmes intervenants (hormis Matthieu Valet, ndlr) et en des termes comparables», ajoute le gendarme de l'audiovisuel.
Ce n'est pas la première fois que la chaîne d'information du groupe Canal+, contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré, est rappelée à l'ordre par le CSA.
Outre une autre mise en garde pour publicité clandestine, CNews a ainsi écopé en juin d'une mise en demeure, un avertissement plus sévère, pour avoir trop donné la parole au candidat RN en lice pour les élections régionales en Ile-de-France.
En mars, le CSA a infligé à la chaîne une amende de 200.000 euros pour «incitation à la haine» et «à la violence» après des propos l'an dernier de son polémiste Eric Zemmour sur les migrants mineurs isolés.