Alors que les infections journalières à Sydney ont atteint de nouveaux records fin août, la cavale d’Anthony Karam vient de prendre fin, rapporte le Herald Sun. Déclaré «ennemi n°1 de la santé publique» par la police australienne, ce jeune homme de 27 ans avait jusqu’ici refusé de s’isoler alors qu’il était positif au Covid.
Le fugitif, parti à la mi-août après l’annonce de son infection, avait fourni aux autorités une fausse adresse pour son isolement. La police de Nouvelle-Galles du Sud avait alors émis un mandat d’arrêt à son encontre, diffusant sa photo et sa description.
«Il n'est pas seulement un danger pour la communauté mais pour lui-même, car il est malade. On a pu le voir tousser lorsqu'il a été vu pour la dernière fois dans son immeuble», avait alors déclaré la porte-parole de la police.
Le jeune homme a finalement été interpellé dans un appartement de la banlieue de Sydney. Des images de son arrestation, qui a mis en branle un imposant dispositif sanitaire, ont fait le tour des réseaux sociaux. On peut l’y voir menotté, vêtu d’un équipement de protection individuelle (EPI), comprenant gants, masque et visière. Les agents qui l’encadrent sont également lourdement équipés.
Lors de son interpellation, Anthony Karam a clamé qu’il s’était bien placé en isolement, rapporte le Herald Sun. Le jeune homme aurait pris la fuite pour échapper à une forme de «harcèlement policier», relate pour sa part un de ses proches au Daily Mail Australia.
«Lorsque les symptômes ont commencé à apparaître, Anthony a été testé, mais il a mis l'adresse de ses parents sur son test Covid, car il savait combien les autorités peuvent être harcelantes lorsque vous avez le Covid», explique ainsi cette source au quotidien.
L’inculpé a finalement comparu devant le tribunal de Bankstown mais l’affaire a été ajournée. Une demi-douzaine d’infractions lui sont reprochées, parmi lesquelles la violation de l’auto-isolement et le non-respect du port du masque.
Le prévenu a été renvoyé derrière les barreaux jusqu’à sa prochaine audience, aucune demande de libération sous caution n’ayant été faite. Il devrait comparaître à nouveau le 23 septembre.
L’Australie à l’épreuve du variant Delta
Relativement épargnés lors des premières phases de l’épidémie, les pays d’Océanie sont confrontés à une recrudescence de cas depuis l’arrivée du variant Delta. Ce 25 août, Sydney avait enregistré un record de 1.000 nouveaux cas quotidiens. Le même jour, la Nouvelle-Zélande en dénombrait 50, non loin de son record de 75 contaminations journalières, enregistré au printemps dernier.
Pour tenter d’endiguer la propagation du virus, des confinements ont été remis au goût du jour dans certaines régions. Les villes de Melbourne, Sydney et Canberra y sont notamment soumises. Mais le retour des restrictions a entraîné des mouvements de protestations. D’importantes manifestations agitent le pays depuis plusieurs semaines. Des heurts ont parfois eu lieu avec la police, comme à Melbourne ce 21 août.
Selon certains observateurs, cette recrudescence de cas en Australie et Nouvelle-Zélande acte l’échec de la stratégie «zéro Covid», adoptée par ces deux pays depuis le début de la pandémie.