À Séoul, les 31 établissements qui forçaient encore leurs élèves à porter des sous-vêtements blancs sans motifs vont devoir abandonner cette règle, a annoncé lundi le Bureau de l’éducation de la ville. Neuf collèges et 22 lycées, tous réservés aux filles, sont concernés, précise la BBC Corée, soit environ un cinquième des écoles de la capitale.
Au lendemain de cette annonce, six établissements avaient déjà supprimé cette règle, les autres ont jusqu’à la fin de l’année pour le faire, ont précisé les autorités. Leur règlement est similaire: interdiction des sous-vêtements de couleur autre que le blanc et des sous-vêtements en dentelle. Quant aux chemisiers, ils doivent être «assez longs pour que le sous-vêtement ne soit pas visible lorsqu’on lève les bras».
En mars, Séoul avait déjà abandonné une clause selon laquelle «l’habillement peut être restreint par les règles de l’école», sans grand effet car ne prévoyant pas de sanctions. La ville avait alors lancé une vaste consultation d’un mois et demi auprès des établissements et adressé un nouvel avertissement auprès des 31 qui ne respectaient pas la nouvelle législation.
Droits de l’homme
Les règlements relatifs au code vestimentaire ou à la coiffure, toujours très présents en Corée du Sud, font l’objet de vives critiques depuis plusieurs années, certains estimant qu’il s’agit d’une atteinte à la vie privée et d’une violation des droits fondamentaux, notamment la liberté d’expression. Pour les écoles, il s’agit de pratiques «traditionnelles».
En mai dernier, le groupe d’activistes sud-coréen Asunaro avait déposé une pétition auprès de la Commission nationale des droits de l’homme, sur la base de quelque 400 signalements de contrôles abusifs et dégradants de la part de professeurs vérifiant les culottes et soutien-gorge de leurs élèves afin que ceux-ci soient conformes au règlement.
«Sobriété» vestimentaire
En France, une polémique avait enflé en septembre 2020 concernant l’interdiction des jupes trop courtes et des «crop tops» dans certains établissements. Jean-Michel Blanquer était resté vague à ce sujet, affirmant qu’il souhaitait une certaine «sobriété» vestimentaire à l’école, où il convient de venir «habillé de façon républicaine», sans préciser ce que cela signifie.
Emmanuel Macron est lui aussi intervenu dans ce débat en juillet dernier, déclarant qu’il préférait une «tenue décente exigée» pour les filles et les garçons. «Tout ce qui vous renvoie à une identité, une volonté de choquer ou d’exister n’a pas sa place à l’école», avait-il ajouté. La loi actuelle n’interdit aucune tenue vestimentaire, en dehors de celles manifestant une appartenance religieuse, mais un établissement scolaire est en mesure de définir des règles plus strictes dans son règlement intérieur.