Face à la fuite massive d’Afghans, y compris des classes aisées et des cadres qualifiés, les talibans* prennent des mesures restrictives. Ainsi, le régime fondamentaliste interdit aux Afghans quittant le pays d’emporter des dollars et des objets historiques.
«Chers compatriotes, nous aimerions vous mettre en garde contre tout fait de contrebande et transfert de dollars et d’antiquités d’Afghanistan par avion out par la voie terrestre. En cas de découverte, les objets mentionnés ci-dessus seront immédiatement confisqués et leurs détenteurs traduits en justice», a twitté le 24 août Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans*.
Le même jour, lors d’une conférence de presse à Kaboul, Zabihullah Mujahid a accusé les puissances occidentales évacuant des Afghans qui travaillaient avec eux de vider le pays de ses spécialistes, cadres qualifiés et élites intellectuelles.
Les Occidentaux «ne devraient pas encourager les Afghans à fuir l'Afghanistan» et à inciter les employés qualifiés, ingénieurs ou autres à en faire de même, a déclaré le porte-parole, cité par l’AFP: «Nous leur demandons d'arrêter [...]. Ce pays a besoin de son expertise».
Il a ajouté que les talibans* avaient bloqué la route menant à l’aéroport de Kaboul et seuls les étrangers pourront désormais y accéder. De plus, ils se sont déjà opposés au prolongement du retrait des troupes américaines au-delà du 31 août.
Crise économique
Le pays affronte actuellement une crise économique, de nombreux pays et institutions ayant arrêté d’aider financièrement l’Afghanistan. Des aides qui représentaient jusqu’ici environ 40% du PIB du pays.
Ainsi, au lendemain de la reprise de Kaboul le 15 août, l’administration Biden a annoncé le blocage des réserves afghanes détenues par l’Afghanistan aux États-Unis. Au total, selon le Fonds monétaire international (FMI), fin avril, les réserves brutes de la Banque centrale afghane s’élevaient à 9,4 milliards de dollars. L'Allemagne a également annoncé une suspension de 300 millions de dollars d'aide. Enfin, le FMI a bloqué 440 millions de dollars.
Suite à la conquête des talibans*, Ajmal Ahmady, ex-gouverneur de la Banque centrale afghane, a prévenu que le régime n’aura d’autre choix que de contrôler la fuite des capitaux et restreindre l’accès aux dollars et de faire face au blocage des avoirs publics afghans à l’étranger, à la dépréciation de la devise locale et à la hausse des prix alimentaires.
* Organisation terroriste interdite en Russie.