L’église romane du village de Saint-Alban (Ain), construite au XIIe siècle mais abandonnée et tombée en ruine au cours du XXe, a suscité l’intérêt de l’association parisienne Arcade, laquelle envoie des jeunes de 18 à 30 ans depuis deux étés pour restaurer des pans du patrimoine français. Une petite dizaine d’entre eux ont participé aux travaux jusqu’à ce 23 août, tout en créant des liens avec les habitants.
«Il y a eu de belles rencontres, de beaux moments d’échanges, de travail ensemble, et une ambiance très festive dans le village avec les habitants le soir», décrit à Sputnik Amaury Gomart, président de l’association qu’il a cofondée en 2019. «On a eu aussi un très bon retour des habitants», précise-t-il.
Les volontaires étaient logés dans la salle des fêtes mise à disposition par la mairie, indique Le Figaro. Ils y ont aidé l’association des Amis de Saint-Alban, laquelle entreprend, depuis 2009, des chantiers réguliers pour restaurer les lieux. La matinée était consacrée aux travaux, notamment le déblaiement du site en vue de le reconstruire, et le reste de la journée à diverses activités dans la région.
«Arcade est bien tombée, avec le Covid il y a eu un essoufflement sur le chantier et une perte de temps et de motivation», confie au quotidien Gaétan Bertrand-Lusignan, architecte du patrimoine et président des Amis de Saint-Alban.
L’association
Arcade compte huit autres chantiers à travers la France, sur base des demandes de propriétaires de lieux qui ont un projet public à mettre en place mais qui n’ont pas les moyens nécessaires.
«On souhaitait mettre en place un projet qui ait du sens, qui vienne en aide à une majorité de personnes, qui ait du sens pour notre pays», nous explique M.Gomart. «Le patrimoine est une chose qui nous tenait à cœur».
Malgré la pandémie, quelque 230 volontaires se sont proposés cet été pour les différents chantiers disponibles. «Les gens ont envie de bouger, d’aller à la campagne, de prendre l’air», poursuit-il, après une année 2020 marquée par une succession de confinements. Arcade propose ainsi une expérience qui permet un certain «retour aux sources» en extérieur en évitant les «gros attroupements» en période de crise sanitaire.
Les participants sont «passionnés par la cause du patrimoine», pour la plupart des «étudiants dans des grandes villes» dont la formation n’a rien à voir avec les métiers du bâtiment ou de l’artisanat. Ils viennent y vivre une expérience, «mettre la main à la pâte» ou plus précisément «les mains dans la terre». «C’est quelque chose que beaucoup recherchent aujourd’hui», conclut-il.