Les évènements des dernières semaines en Afghanistan influent sur l'opinion qu’ont les Américains de Joe Biden. Désormais, à en croire les chiffres d’un sondage publié le 22 août par CBS, le nombre de ceux qui approuvent ses actions est en baisse. 49% des personnes interrogées le croient compétent alors qu’en avril ce chiffre s’élevait à 56%. 55% considéraient alors que ses actions étaient efficaces contre 47% maintenait.
Le même jour, un journaliste a interrogé le Président à la Maison-Blanche sur ces chiffres et notamment sur le fait que, selon le même sondage, 53% des Américains désapprouvent la manière dont il a retiré les troupes de ce pays et cela alors que 63% étaient toujours en faveur de la décision de partir d’Afghanistan.
Répondant à cette question, le Président a rappelé que la guerre en Afghanistan avait coûté aux États-Unis 2.448 morts et 20.722 blessés. En outre, y maintenir une présence militaire coûtait entre 150 et 300 millions de dollars par jour.
«Écoutez, c'est le travail. Mon travail consiste à prononcer des jugements. Mon travail consiste à prononcer des jugements que personne d'autre ne peut prononcer ou ne prononcera pas. Et je les ai prononcés. Je suis convaincu que j'ai tout à fait raison de ne pas décider d'envoyer plus de jeunes femmes et hommes dans cette guerre qui, en fait, n'est plus justifiée», a-t-il déclaré.
Il a insisté sur le fait que les États-Unis sont entrés en Afghanistan seulement parce que c’était de là que Ben Laden avait planifié les attaques du 11 septembre et que s’il s’était trouvé dans un autre endroit, Washington n’y aurait jamais envoyé ses troupes.
«L'essentiel correspond à ça, messieurs: si nous ne quittons pas l'Afghanistan maintenant, quand partirons-nous? Encore 10 ans? Encore cinq ans? Une autre année? Je ne vais pas envoyer votre fils ou votre fille combattre en Afghanistan. Je ne vois pas comment cela est dans notre intérêt», a-t-il répondu.
Al-Qaïda* a-t-il disparu d'Afghanistan?
Les autorités américaines ne sont pourtant pas cohérentes dans leurs déclarations. Si le 20 août Joe Biden a lancé à la Maison-Blanche qu’Al-Qaïda* avait disparu d’Afghanistan et Washington n’avait plus de raison d’y maintenir ses troupes, le secrétaire d'État Antony Blinken a tenu à préciser le 22 août sur Fox News que les membres de cette organisation terroriste y étaient toujours implantés et que le Président faisait référence à la capacité diminuée des terroristes de mener des attentats semblables à ceux du 11 septembre.
En effet, un rapport des Nations unies daté du 20 mai 2021 faisait état de la présence d’Al-Qaïda* dans 15 provinces afghanes. Le 15 août, le chef d'état-major américain, le général Mark Milley a affirmé également que le retour des talibans* au pouvoir entraînera la résurgence d'Al-Qaïda*.
*Organisations terroristes interdites en Russie