L'aéroport de Kaboul sera fermé pendant 48 heures pour évacuer ceux qui se trouvent déjà dans l’enceinte, puis l’opération reprendra, fait savoir ce 22 août l'agence Khaama Press, qui affirme tenir l’information du département d’État américain. Une foule de plusieurs milliers de personnes s’est rassemblée aux portes de l'aéroport dans l’espoir de quitter le pays.
Les talibans* ont pour leur part déclaré qu'ils avaient l'intention de normaliser la situation dans les prochaines heures et faciliter les départs.
«L'ouverture de la route pour la sortie de l'aéroport de Kaboul est nécessaire pour assurer le respect de l'ordre et de la loi», a indiqué leur porte-parole à Sputnik.
La situation en Afghanistan s'est dégradée ces derniers jours sur fond de retrait des troupes américaines. Après avoir lancé une large offensive dans le pays, les talibans* sont entrés à Kaboul le 15 août, tandis que l’ex-Président Ashraf Ghani a quitté le pays.
À l’heure actuelle, ils contrôlent la plus grande partie du territoire afghan ainsi que tous les postes-frontières terrestres. Il n’est possible de quitter le pays que par l'aéroport de Kaboul, mais celui-ci est en proie au chaos: ceux qui y ont pénétré prennent d'assaut les avions étrangers qui emmènent le personnel diplomatique. Plusieurs personnes ont trouvé la mort dans les bousculades ou en tombant après s’être agrippées à un avion au décollage, tandis que des dizaines d’autres ont été blessées.
«Faciliter un passage sûr»
Interrogé par les journalistes sur la situation à l’aéroport de Kaboul, le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, a déclaré lors d’une conférence de presse le 20 août que l’accès à l’aéroport était une question de «la plus grande importance» pour Washington.
«Par le biais de canaux politiques et militaires, nous nous engageons avec les talibans* à tout faire pour faciliter un passage sûr – un passage sûr pour les Américains, un passage sûr pour les ressortissants de pays tiers mais aussi un passage sûr pour les Afghans qui peuvent être en danger», a-t-il noté.
Dans ce contexte, un journaliste a demandé à préciser la position des talibans*.
«Ils nous ont dit la même chose qu'ils ont dite publiquement, qu'ils n'ont aucune intention d'entraver nos opérations ou de faire obstacle à ceux qui cherchent à se rendre à l'aéroport», a répondu Ned Price.
Avant d’ajouter toutefois que «la seule chose qui compte pour nous, ce sont les actions».
«Cela doit cesser»
Entretemps, les talibans* ont désigné les États-Unis comme responsables du chaos à l’aéroport de la capitale.
«L'Amérique, avec toute sa puissance et ses équipements [...], a échoué à ramener l'ordre à l'aéroport. Il y a la paix et le calme dans tout le pays, mais il n'y a que le chaos à l'aéroport de Kaboul [...] Cela doit cesser le plus tôt possible», a déclaré ce dimanche un haut responsable taliban*, Amir Khan Muttaqi.
Washington a fixé au 31 août la date limite pour les opérations d'évacuation, qui est également celle du retrait définitif prévu des forces américaines en Afghanistan. Il prévoit d'évacuer entre 10.000 et 15.000 Américains ainsi que de 50.000 à 60.000 Afghans et leurs familles, avait fait précédemment savoir l’administration Biden.
*Organisation terroriste interdite en Russie