Le Fonds russe d’investissements directs (RFPI), qui fait la promotion du Spoutnik V, a communiqué des résultats préliminaires sur ses recherches conjointes avec AstraZeneca sur la combinaison des deux vaccins, technique dite de «mix & match» («mélanger & associer») qui gagne de plus en plus du terrain.
L’étude a été entamée en Azerbaïdjan en février et est toujours en cours. Pour l’instant, 64 volontaires ont été vaccinés avec l’AstraZeneca et le Spoutnik Light, vaccin unidose qui n’est en fait que le premier composant du Spoutnik V. D’après les chiffres préliminaires des 20 premiers participants, ils ont tous développé des anticorps, indique le RFPI.
«Les résultats préliminaires ont démontré un haut niveau d'innocuité de la combinaison des vaccins. Il n’y a pas d’effet secondaire grave ni de cas de contamination au Covid après vaccination», note le fonds.
D’autres essais en cours
Fin juillet, le RFPI a entamé une étude similaire en Russie. Menée sur 150 volontaires, elle prendra fin en mars 2022. À ce stade, les essais portent sur l’évaluation de l’immunogénicité et de l’innocuité de la combinaison de l’AstraZeneca avec le Spoutnik Light. Des recherches sont en outre menées en Argentine et aux Émirats arabes.
L’accord global de coopération entre le centre Gamaleïa, fabricant du vaccin russe, et l’AstraZeneca a été conclu en décembre 2020.
Technique de «mix & match»
Le RFPI a été le premier à lancer une initiative de partenariat avec d’autres producteurs de vaccins. Le fonds a à plusieurs reprises répété que la technique dite de «mix & match», c’est-à-dire l’association de différents vaccins pour trouver la bonne combinaison, est très prometteuse pour lutter contre la pandémie, compte tenu de l’émergence de nouveaux variants.
Outre avec l’AstraZeneca, le RFPI teste le Spoutnik Light en association avec deux autres vaccins. En Argentine, le fonds mène des recherches portant sur la combinaison du vaccin russe avec le Moderna, et avec le vaccin de Sinopharm. Le 18 août, un responsable argentin des recherches a fait part d’une «augmentation de la réponse immunogène» grâce à la combinaison du Spoutnik Light avec le Moderna.
Si le vaccin du groupe pharmaceutique suédo-britannique AstraZeneca a le même mode d’action que le Spoutnik Light, soit à adénovirus, celui de l’américain Moderna est à ARN messager, quand le vaccin du chinois Sinopharm consiste en un virus inactivé.
Début août, le RFPI a proposé au laboratoire américain Pfizer de tester un schéma comprenant une injection du Pfizer combiné au Spoutnik Light. La réponse du groupe américain n’est pour l’heure pas connue.