Biden explique ne pas savoir comment se retirer d'Afghanistan «sans qu’un chaos s'ensuive»

Vols suspendus, avions surchargés: ce n’est qu’une partie du capharnaüm qui règne à l’aéroport de Kaboul après l’entrée des talibans* dans la capitale. Mais, selon Joe Biden, il n’a pas eu de fautes dans la gestion de leur retrait par les États-Unis. Le Président américain affirme qu’il ne voit pas de moyen de le faire «sans qu’un chaos s'ensuive».
Sputnik
Alors que l’évacuation de Kaboul a donné lieu à des scènes de panique, en particulier à l’aéroport international où les ressortissants étrangers et les Afghans voulant fuir le pays se sont entassés, Joe Biden a estimé qu’aucune faute n’avait été commise. Il a défendu sa stratégie d’évacuation dans un entretien exclusif avec George Stephanopoulos d'ABC News. C’est la première interview du Président des États-Unis depuis la prise de contrôle presque totale de l'Afghanistan par les talibans*.
À la question du journaliste concernant sa stratégie d’évacuation de Kaboul («Pas de faute?»), Joe Biden a répondu par un «non» ferme.
Qui plus est, le Président a ajouté qu'il croyait que le désastre était inévitable.
«L’idée que d’une quelconque manière, il y ait un moyen de s’extirper sans qu’un chaos s'ensuive, je ne sais pas comment cela peut se produire», répond-il.
Quand il lui a été demandé si ce qu’il s'est passé au cours de la dernière semaine représente un échec du renseignement, de la planification, de la réalisation ou une erreur de jugement, Joe Biden a répondu que c'était «tout simplement ce qu’il s’est passé».
«Quand le gouvernement de l'Afghanistan, le dirigeant de ce gouvernement, prend un avion et décolle pour un autre pays; quand vous avez vu la faillite importante des forces afghanes que nous avions entraînées, jusqu'à 300.000 au total, abandonnant leur matériel en partant: c'est ce qu’il s'est passé. C'est tout simplement ce qu’il s'est passé», a résumé le Président.
En réponse aux critiques l’accusant de ne pas avoir choisi le bon moment pour le retrait des troupes américaines, Joe Biden a rétorqué: «Il n'y a pas de bon moment pour quitter l'Afghanistan».
Enfin, il a précisé que les GIs resteraient là-bas jusqu'à ce que tous les Américains soient hors d'Afghanistan, même si la date limite du 31 août était dépassée.

Chaos lors de l’évacuation de Kaboul

La décision de Biden de se retirer a conduit à des scènes de pandémonium en Afghanistan. Les séquences où des civils s’accrochaient aux avions sur la piste de l'aéroport de Kaboul, désespérés de ne pouvoir s'échapper, ont déclenché des critiques des deux partis américains selon lesquels l'administration Biden avait mal géré l’évacuation précipitée.
Au moment où les États-Unis assurent continuer d’évacuer leurs ressortissants, le gouvernement américain ne fournit pas actuellement aux Américains en Afghanistan un transport sûr vers l'infrastructure, et le nombre de ceux qui seront en mesure de l'atteindre en toute sécurité n'est toujours pas établi, alors que les points de contrôle des talibans* se durcissent, à en croire notamment un reportage de la chaîne CNN de Clarissa Ward.
Dans la soirée de dimanche dernier, Emirates a publié un communiqué annonçant la suspension de tous ses vols à destination de Kaboul «en raison de l’évolution de la situation en Afghanistan». Par la suite, différentes compagnies aériennes ont annulé l’une après l’autre leurs liaisons avec l’Afghanistan ainsi que la déviation de certains itinéraires.
Le Président Ashraf Ghani a quitté le pays face à l’avancée rapide des talibans*, déclarant qu’il voulait «éviter une effusion de sang». À en juger par les séquences diffusées sur Internet, une foule de civils a envahi le tarmac pour tenter d’embarquer dans le moindre avion, fût-il de fret. Dans la panique, les forces américaines ont même tiré en l’air afin d’essayer de calmer tout le monde.
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