Depuis lundi 16 août en fin de journée, l’incendie dans le Var a brûlé plus de 7.000 hectares et tué deux personnes. Au moins 10.000 habitants ont dû abandonner à la hâte leur lieu de résidence ou de vacances dans le massif des Maures et l’arrière-pays de Saint-Tropez. Malgré la mobilisation de 1.200 pompiers, le feu n'est pas encore maîtrisé.
Dans une interview accordée le 18 août à TF1, le lieutenant-colonel Loïc Lambert, commandant des opérations de secours du service départemental d'incendie et de secours (Sdis 83), impute cette propagation fulgurante au vent qui «favorise les sauts de feu qu'on a pu observer».
Pour Alexandre Jouassard, porte-parole de la sécurité civile, interrogé par LCI, il s’agit d’un «cocktail explosif». Selon lui, «l'essence des pins parasols, exacerbée par un taux d'humidité très faible, et des températures très élevées» sont grandement responsables. Il note «une vitesse exceptionnelle parce que jusqu'à présent, sur ce type de feu, on était à 1,5 km par heure. Or là, on a eu entre 5 et 8 km/h».
Éric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (Fnspf), évoque également auprès de TF1 «la sécheresse qui perdure. À partir de là, le feu a très vite couvert le massif végétal».
Le réchauffement climatique en cause
Épargnée jusque-là par les incendies de forêt, la France a fini par rejoindre la Turquie, la Grèce, l’Algérie, la Russie où des milliers d’hectares sont partis en fumée. Un signe alarmant constaté par des climatologues qui l’attribuent au réchauffement de la planète.
Selon le rapport d’évaluation publié lundi 9 août par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’homme est responsable des dérèglements climatiques et doit réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre pour en limiter les dégâts.
Sinon, à ce train-là, la planète devrait atteindre le seuil de 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle autour de 2030, alors qu’une estimation précédente menée en 2018 prévoyait ce seuil vers 2040.
Le refus de réduire significativement ces émissions risque de conduire au dépassement des 2°C au cours du siècle, ce qui constituerait un échec pour l'Accord de Paris sur le climat qui a pour but de limiter le réchauffement «bien en-deçà» de +2°C, si possible +1,5°C.