Peu après la reprise de Kaboul par les talibans*, des images montrant le parc d’attractions de la ville de Sheberghan en proie aux flammes ont été relayées sur les réseaux sociaux. Tandis que certaines sources accusent les talibans* d’en être responsables, ces derniers nient leur implication.
L’Afghan Voice Agency rapporte avoir été informé par des sources anonymes que les talibans* avaient mis le feu dans la nuit du 16 au 17 août au parc d’attractions Bokhdi, situé dans la province de Djozdjan, dans le nord de l'Afghanistan, à plus de 550 kilomètres de la capitale.
D’après ces sources, le parc a été incendié en raison de la présence d’une photographie du vice-Président du pays (2014-2019), Adbul Rachid Dostum, et du drapeau du gouvernement afghan précédent.
L’ampleur des dégâts reste à définir, indique l’agence.
Interrogé à ce sujet, un responsable taliban* a rejeté toute implication. «La question de l’incendie du parc Bokhdi n’a rien à voir avec nous», assure-t-il à l’Afghan Voice Agency.
Pour l’heure, aucun groupe n’a revendiqué l’incident.
Dostum et les talibans*
En février 2020, un gouvernement parallèle a été monté par l’opposant Abdullah Abdullah qui avait refusé de reconnaître les résultats de l’élection présidentielle tenue en 2019, selon lesquels le gouvernement du Président sortant de l’époque, Ashraf Ghani, ressortait vainqueur.
Adbul Rachid Dostum l’a rejoint. Le 17 mai, le gouvernement officiel et celui parallèle ont conclu un accord de partage du pouvoir dont l’un des objectifs principaux était la lutte contre les talibans*. Adbul Rachid Dostum a été nommé chef des Forces armées afghanes. En août 2021, il a fui l’Afghanistan pour l’Ouzbékistan.
Situation en Afghanistan
L’offensive des talibans* a été lancée en mai après les annonces du retrait des troupes américaines. Le 15 août, le mouvement a annoncé son retour au pouvoir. Après la démission d’Ashraf Ghani, Amrullah Saleh s’est autoproclamé Président de la République islamique d’Afghanistan par intérim.
Au cours de sa première conférence de presse depuis leur prise du pouvoir à Kaboul, le porte-parole des talibans* a assuré le 17 août que le groupe ne mènerait pas de représailles contre les anciens membres des forces afghanes.
Fuite de Ghani
Ashraf Ghani, Président démissionnaire du pays, a quitté son pays le 15 août pour les Émirats arabes unis, alors que les talibans* s’approchaient de la capitale. Il a ensuite démenti les rumeurs selon lesquelles il est parti avec des valises remplies d'argent. Il a également expliqué la raison de son départ par son souhait d’éviter «un bain de sang».
Selon lui, les talibans*, qui avaient promis de ne pas entrer dans Kaboul, comptaient encercler le palais présidentiel et lui réservaient le même sort qu'au Président Mohammad Najibullah, torturé et tué à Kaboul en 1996 et dont le corps a été pendu à un panneau de circulation.
Ashraf Ghani a également promis de rentrer au pays pour lutter contre les talibans* et pour défendre les intérêts de ses concitoyens.
*Organisation terroriste interdite en Russie