La correspondante de la chaîne américaine restée en Afghanistan après la prise du pouvoir par les talibans* Clarissa Ward a réalisé avec son équipe un reportage depuis Kaboul pour raconter notamment les obstacles auxquels se heurtent ceux qui souhaitent se rendre à l'aéroport de la capitale alors que les djihadistes tentent d'en bloquer l'accès.
La situation est sur le point de déraper, lorsque le producteur de la journaliste a failli être victime de coups de la part de «deux autres combattants talibans»*.
Elle a été évoquée par la suite par la journaliste elle-même.
Alors que les reporters filment une scène où les gens courent sur la chaussée parmi les voitures et que se fait entendre ce qui semble être des coups de feu, un homme vêtu de noir et armé d’un fouet cherche à porter des coups à un passant. Les journalistes sont également accostés par un individu qui affirme que la responsabilité de tout ce chaos revient aux États-Unis qui ont adopté une attitude injuste envers eux. La correspondante se voit refuser toute conversation et est sommée de se couvrir le visage. Voyant des journalistes dans la rue, certains les abordent pour leur présenter leurs papiers et dire qu’ils souhaitent se rendre aux États-Unis parce qu’ils ont notamment travaillé pour les Américains comme interprètes.
À l’aéroport
Plusieurs milliers de civils afghans se sont précipités à l’aéroport Hamid-Karzaï de la capitale afghane dès le lendemain de l’arrivée des talibans* au pouvoir, dimanche 15 août.
Des scènes de chaos ont été filmées sur le tarmac.
Certains ont essayé de s’accrocher à un avion, mais sont tombés dans le vide. D'autres ont tenté d’escalader le mur de l’aéroport, essuyant des tirs.
Des images prises par un satellite permettent de comprendre l’ampleur du mouvement de foule.
Le département d’État américain a accusé mercredi les talibans* de ne pas tenir leur engagement de laisser un libre accès aux Afghans qui souhaitent se rendre à l’aéroport de Kaboul.
Situation en Afghanistan
Les talibans* ont lancé une offensive d’envergure après que les États-Unis ont annoncé le retrait de leurs troupes du pays. Le 15 août, le mouvement a annoncé qu’il était de retour au pouvoir.
L’ex-Président Ashraf Ghani a quitté le pays le jour même, affirmant vouloir éviter «un bain de sang». Amrullah Saleh s’est autoproclamé Président par intérim.
*Organisation terroriste interdite en Russie