Comment la fuite de Ghani a fait capoter les accords obtenus entre talibans et Afghans

La fuite d’Afghanistan du Président Ashraf Ghani a réduit à néant les efforts diplomatiques visant à garantir un cessez-le-feu de deux semaines et à entamer les négociations sur la mise en place d’un gouvernement de transition, rapporte Bloomberg.
Sputnik
Les semaines qui ont précédé la prise de Kaboul, dont la rapidité a surpris les talibans* eux-mêmes, ont bouillonné d’activités diplomatiques des États-Unis et de leurs alliés au Qatar pour éviter le chaos et garantir l’ordre.
Les négociateurs afghans et les talibans* étaient provisoirement parvenus à un accord prévoyant un cessez-le-feu de deux semaines en échange de la démission du Président Ashraf Ghani et le début de pourparlers sur la mise en place d'un gouvernement de transition, révèle Bloomberg en se référant à deux personnes proches du dossier.
Aux termes de cet accord de principe, le cessez-le-feu aurait ouvert la voie à l'ancien Président Hamid Karzai qui est resté à Kaboul, et à d'autres responsables actuels et anciens pour négocier une sorte d'accord de partage du pouvoir avec les talibans*.

Une chance manquée

Selon les sources de l’agence, la décision du Président afghan de quitter le pays, qui a surpris son équipe de négociateurs à Doha, les diplomates et d’autres hauts responsables impliqués dans le processus, a détruit cette opportunité.
«Les talibans* n'ont jamais négocié de bonne foi et il n'y a aucune raison pour qu'ils commencent maintenant. Ils ont tout le pouvoir en Afghanistan et ne veulent clairement pas le partager», a expliqué à l’agence Anish Goel, chercheur principal à New America et ancien directeur principal de la Maison-Blanche pour l'Asie du Sud sous la présidence de Barack Obama.

La fuite de Ghani

Le Président de la République islamique d’Afghanistan a quitté le pays le 15 août après la prise par les talibans* de Kaboul. Sur Facebook, il a avoué que les talibans* avaient gagné et que sa décision de partir avait été prise «pour éviter un bain de sang».
Le représentant du bureau politique des talibans*, Muhamed Naïm, a annoncé la fin de cette guerre longue de 20 ans dans la nuit du 15 au 16 août.
Plusieurs pays évacuent leurs ressortissants et diplomates par avion militaire, alors que les vols commerciaux ont été suspendus à l’aéroport international de Kaboul.
*Organisation terroriste interdite en Russie
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