Alors que le Président afghan Ashraf Ghani a fui son pays le 15 août, en emportant de quoi assurer ses vieux jours selon Moscou, d’autres officiels restés sur place se demandent quel sort leur réservent les talibans*.
Sur BFM TV, Sayed Hamid Roshan, ancien porte-parole du ministère de l'Intérieur, a expliqué avoir été surpris de l’arrivée des talibans*, n’imaginant pas «qu’une telle chose puisse arriver». S’il clame vouloir rester en Afghanistan, le haut responsable s’attend à voir les vainqueurs s’en prendre aux figures de l’ancien pouvoir.
«C’est comme un cauchemar, comme un film d’horreur pour nous», a-t-il confié, ajoutant que l’un de ses collègues avait été tué la veille. «J’ai changé d’habitation. J’essaie de survivre. Ils ne vont pas nous épargner.»
Le ministre afghan des Affaires étrangères Mohammad Hanif Atmar a également fait état d’attaques contre sa résidence. Le ministre a précisé s’être installé dans un endroit plus sécurisé en compagnie d’autres officiels.
Les auxiliaires de l’armée française
Une logique de représailles qui pourrait également toucher les anciens auxiliaires afghans des forces internationales. Le sort des interprètes de l’armée française, qui s’est retirée du pays en 2014, inquiète particulièrement.
La ministre des Armées Florence Parly a d’ailleurs déclaré que les demandes d’accueil en France de ces personnels afghans continuaient d’être examinées. Entre mai et juillet, 600 Afghans employés par l’armée ont pu être exfiltrés en France, a précisé la ministre sur Franceinfo.
Les talibans* ont récemment invité les interprètes des forces internationales à rester en Afghanistan, leur assurant qu’ils ne courraient «aucun danger de leur part», dans un communiqué.
*Organisation terroriste interdite en Russie