Une «grande souffrance» des agents de la Police aux frontières. C’est ce que signale le syndicat CGT de la division immigration de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle, à Roissy. Victimes collatérales du pass sanitaire, les policiers sont confrontés au «doublement du temps de contrôle, sans pour autant que les personnels chargés de cette mission aient été renforcés», dénonce l’organisation représentative dans sa lettre ouverte à la direction.
«Les passagers sont clairement énervés. Les hôtesses d’accueil présentes avant les lignes de frontière, pour diriger les flux, sont en train de négocier en permanence et d’essayer de calmer des gens qui hurlent: “Ce n’est pas normal! Vous rendez-vous compte du temps d’attente?”»
Simon Laplace, membre du bureau du syndicat de la CGT Police SGAMI Île-de-France compatit à ces passagers qui «viennent de passer six ou sept heures dans un avion et poireautent trois quarts d’heure ou une heure debout». Mais ce policier n’a qu’une solution à leur proposer: «écrire au ministère et à la direction de la Police aux frontières». Sans grande conviction quant aux résultats escomptés.
«Connaissant la direction de la Police aux frontières, [je crois que] ils vont faire le dos rond. On va faire comme d’habitude: les gens vont attendre et nous, on va galérer. On va attendre la période creuse à partir de la mi-septembre», se résigne le syndicaliste.
Cet agent de la division immigration de la Police aux frontières de l’aéroport de Roissy rappelle que la situation n’est pas nouvelle, mais «le pass sanitaire a ajouté une couche aux problèmes».
Le problème récurrent des sous-effectifs
Actuellement, les policiers «se retrouvent à deux-trois agents par ligne» dans le terminal 2 de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle. Et quand trois-quatre vols arrivent d’un coup, «avec une centaine de passagers chaque fois», le temps paraît long aux policiers comme aux voyageurs.
«Ça nous met une pression en permanence, parce que ce sont des vagues successives qui arrivent. Ça nous met sur plusieurs heures. Humainement, ce n’est pas tenable», assure Simon Laplace.
Le problème est que, en cette période estivale, les policiers «en congés annuels prévisionnels ne sont pas rappelables». À la différence du reste de l’année, quand «on peut être rappelé du jour au lendemain pour pallier un trou dans les effectifs».
Et à ces «effectifs en vacances» s’ajoute l’isolement des positifs au Covid. Bien qu’en partie vaccinée, sa brigade d’une quarantaine de personnes est lourdement impactée par le virus, avec treize ou quatorze cas de Covid et deux collègues hospitalisés. Une situation qui ne contribue guère à la sérénité des équipes…