Le chaos à Kaboul a forcé ce Boeing à voler cinq heures pour rien

Un vol Dubaï-Kaboul de la compagnie Emirates n’a pas pu arriver à bon port en raison des récents combats en Afghanistan. Au plus près de sa destination, il a fait demi-tour et est reparti pour son point de départ.
Sputnik
La progression fulgurante des talibans* vers Kaboul en a surpris plus d’un. Dimanche 15 août, le vol EK640 est parti de Dubaï à 11 heures, heure locale, pour rejoindre la capitale afghane. Après 2h15 de vol, il a entamé sa descente, mais l’a rapidement interrompue, indiquent les données du site Flightradar24.
C’est à ce moment-là que la nouvelle est parvenue à l’équipage que les talibans* avaient pris le contrôle du palais présidentiel et s’apprêtaient à s’emparer de l’ensemble de la ville. L’ambassade américaine avait également rapporté des coups de feu à l’aéroport. La sûreté de l’atterrissage dans ces conditions n’était dès lors plus garantie.
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Pendant environ 40 minutes, le Boeing 777 opéré par la compagnie Emirates, détenue par les Émirats arabes unis, a alors fait plusieurs tours au-dessus de Kaboul à 28.000 pieds d’altitude (8,5 kilomètres), avant de repartir vers Dubaï. Le vol aura duré au total cinq heures et 37 minutes.

Vols suspendus

Dans la soirée, Emirates a publié un communiqué annonçant la suspension de tous ses vols vers Kaboul «en raison de l’évolution de la situation en Afghanistan». FlyDubai, également détenue par l’État émirati, a fait de même. Dimanche, de nombreuses autres compagnies aériennes ont annoncé l’une après l’autre la suspension de leurs vols vers l’Afghanistan ainsi que la déviation de certaines trajectoires.
United Airlines a par exemple annoncé que ses vols vers l’Inde ne survoleraient plus ce pays désormais aux mains des talibans*. Air India a été l’une des dernières compagnies à opérer des vols depuis et vers Kaboul, selon CNN, avant que l’autorité aéroportuaire locale n’annonce la suspension de tous les vols commerciaux ce lundi.

Chaos à l’aéroport

La situation a été particulièrement chaotique à l’aéroport, devenant rapidement la dernière porte de sortie pour des milliers d’Afghans désireux de quitter le pays. Des vidéos diffusées sur le Net ont montré des vagues de civils envahir le tarmac pour tenter d’embarquer dans le moindre avion, même de fret. Face à la panique, les forces américaines ont tiré en l’air pour tenter de contrôler la foule.
La journée a été rythmée par les évacuations de diplomates et personnels étrangers, ainsi que les Afghans qui ont travaillé pour eux, les seuls qui ont une chance d’obtenir un visa. Du côté américain, 6.000 militaires sont chargés d’assurer l’évacuation de 30.000 personnes: les diplomates, leurs collaborateurs afghans et leurs familles.
*Organisation terroriste interdite en Russie
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