Après une fête nationale célébrée en demi-teinte, entre annulation de bals populaires et défilés sans public, la fête de l’Assomption a elle aussi pâti de la crise sanitaire. Plusieurs mairies ont en effet décidé d’annuler leurs spectacles pyrotechniques du 15 août.
À Calais, la municipalité a choisi une autre option, communiquant à minima sur les emplacements des feux d’artifice. Une façon d’éviter les rassemblements, alors que l’agenda des festivités, fixé en mai, était tributaire des développements à venir à propos du pass sanitaire, comme l’explique la municipalité à Sputnik.
«En mai, nous ne savions pas dans quelles conditions les grands rassemblements allaient être possibles. Finalement le pass sanitaire a été annoncé. Avec ce pass, l’organisation aurait été très lourde. Il nous aurait fallu contrôler 15 sites simultanément. Mais la maire souhaitait maintenir les festivités. Il a fallu se réinventer, faire les choses un peu différemment», expose Nicolas Dereefer, chargé d'animations pour la ville.
Le succès des animations de juillet, avec l’inauguration du nouveau front de mer et les déambulations du désormais célèbre Dragon de Calais, a également pu refroidir les organisateurs, alors que la progression du variant Delta continue d’inquiéter les autorités sanitaires.
Les feux d’artifice calaisiens ont finalement été tirés par surprise aux alentours de 23h, par 15 équipes disséminées dans la ville. Le même procédé avait déjà été utilisé l’été dernier et pour les vacances de Noël.
Annulations en cascade
Dans plusieurs autres villes, les feux d’artifice du 15 août ont tout bonnement été annulés, comme à Biarritz, Ajaccio ou Lorient. À Nice, les autorités ont repoussé les spectacles pyrotechniques au 28 août, là encore pour des raisons sanitaires.
À Lourdes, où Emmanuel Macron a effectué un déplacement controversé mi-juillet, la traditionnelle procession aux flambeaux a pu réunir près de 9.000 fidèles.
Par ailleurs, la programmation de certaines chaînes de télévision en ce week-end de l’Assomption a provoqué quelques polémiques. C8, propriété du milliardaire Vincent Bolloré, a notamment été pointée pour avoir diffusé une messe célébrée depuis le sanctuaire de Cotignac (Var), suivi de films consacrés à Jean-Paul II, Mère Teresa et Saint Philippe Néri.
Une grille des programmes à coloration religieuse, qui a suscité l’indignation du journaliste Jean-Michel Apathie. Ce dernier a raillé sur Twitter le manque d’«audace» et de «modernité» de la chaîne.
Il a été repris de volée par l’essayiste Eugénie Bastié, laquelle lui reproche un «anticléricalisme primaire» passé de mode.
Même son de cloche pour Jean-Sébastien Ferjou, fondateur du site d’information Atlantico, qui a rappelé que C8 était une chaîne privée, libre de choisir sa programmation.