Un édifice religieux de 750 mètres carrés est en vente à Metz (Moselle) depuis quelques jours. Il s’agit de l’église Saint-Étienne-le-Dépenné, située dans le quartier Outre-Seille. Sa construction date du XIVe siècle, mais aucune messe ne s’y est tenue depuis qu’elle a été désacralisée lors de la Révolution française. Son prix a été fixé à 812.500 euros.
«La façade, la toiture et la verrière ont été rénovées, mais l’intérieur doit faire l’objet d’une rénovation intégrale et il faudra prévoir le budget en conséquence», prévient auprès du site Actu le consultant immobilier Joseph Alessi, du réseau MegAgence.
Il estime le montant des travaux à un million d’euros. De fait, le bien est davantage destiné à des spécialistes de l’immobilier qui sauront rendre le lieu à nouveau habitable.
Puisque le bâtiment est classé, «il va falloir travailler avec les Bâtiments de France», précise-t-il. Il s’agit d’un organisme qui dépend du ministère de la Culture habilité à délivrer des permis relatifs aux espaces protégés. Il s’assure notamment à ce que les travaux de rénovation soient de qualité et s’intègrent harmonieusement à la construction de base.
Ainsi, le nouveau propriétaire ne pourra pas transformer l’intérieur comme il le souhaite, et devra respecter des obligations et interdictions bien précises. Selon France 3 Grand Est, l’actuel propriétaire souhaite justement vendre son bien en raison de l’impossibilité de réaliser le projet qu’il avait prévu. À noter que les investissements dans un monument classé sont défiscalisés.
Patrimoine religieux
L’église Saint-Étienne-le-Dépenné est loin d’être le seul édifice religieux disponible à la vente. L’agence Patrice Besse, spécialisée dans les «édifices de caractère», en recense actuellement 17. L’Observatoire du patrimoine religieux (OPR) évoque un phénomène qui «est en train de se transformer en une nouvelle frange du marché immobilier», même si les coûts de rénovation et d’entretien peuvent repousser les potentiels acheteurs.
Selon l’OPR, cinq à 10% des monuments religieux sur les 100.000 recensés (95% de catholiques) pourraient être «vendus, détruits ou abandonnés d’ici à 2030». Une fois rachetés, leur préservation n’est pas garantie. «Plus un propriétaire attend pour entamer une campagne de restauration et plus les dégâts vont croissants de même que le coût des travaux qui peuvent alors doubler, tripler», indique-t-il.