Ce dimanche 15 août, après s’être emparés de la ville de Jalalabad, dans l’est du pays, les talibans* ont commencé leur avancée vers la capitale afghane, selon une déclaration du ministère de l’Intérieur. En quelques jours, ils ont envahi la majeure partie du pays, laissant seule Kaboul sous le contrôle du gouvernement afghan.
🇦🇫🚨 | Les habitants de Kaboul fuient les combats. pic.twitter.com/fYi4ZjkOC8
Un porte-parole du mouvement cité par Reuters affirme que les combattants ont reçu l’ordre d’éviter les violences et de laisser passer les personnes qui souhaitent partir.
Transition du pouvoir
Le porte-parole a fait savoir dans un communiqué que des négociations sont en cours pour assurer une transition pacifique du pouvoir. Il appelle la population à ne pas quitter le pays, assurant que les talibans* ne riposteront ni contre les militaires, ni contre les civils. Le ministre afghan de l'Intérieur, Abdul Sattar Mirzakwal, a lui aussi évoqué un «transfert pacifique du pouvoir».
Diplomates
Une cinquantaine de personnes vont rester à l’ambassade américaine «pour le moment», a confié un responsable américain à Reuters. Des membres du personnel de l’Union européenne restent également dans la capitale, mais ont déménagé «dans un endroit plus sûr et non divulgué».
Samedi, Joe Biden a annoncé le déploiement d’un contingent de 5.000 soldats américains pour assurer la protection du retrait du personnel américain et de ses alliés. Il a par ailleurs menacé les talibans* de représailles en cas d’attaque. «Toute action de leur part sur le terrain en Afghanistan, qui met en danger le personnel américain ou notre mission là-bas, se heurtera à une réponse armée américaine rapide et forte», a-t-il déclaré. L’évacuation des diplomates a débuté ce dimanche.
Retrait américain
Début juillet, Joe Biden a annoncé le retrait des troupes américaines d’Afghanistan, après 20 ans de présence. Depuis, les talibans* ont progressé de manière fulgurante dans le pays, malgré le fait que 300.000 soldats afghans ont été entraînés et équipés pendant les deux dernières décennies. Une opération qui a coûté à Washington quelque 1.000 milliards de dollars.
Dans un communiqué publié ce samedi, le Président américain a encore justifié qu’«un an ou cinq ans de plus de présence militaire américaine n’auraient pas fait de différence, quand l’armée afghane ne peut ou ne veut pas défendre son propre pays».
*Organisation terroriste interdite en Russie