Un tiers des Français (34% précisément) soutiennent le mouvement contre la généralisation du pass sanitaire à la plupart des lieux publics, montre une récente étude de l’opinion publique réalisée par l’Ifop pour le JDD les 11 et 12 août. Le résultat s’avère donc à peu près le même que les sondages datant des 27 et 28 juillet (33%) et des 21 et 22 juillet (35%). La proportion reste ainsi stable.
De leur côté, les opposants se félicitent d’être «de plus en plus nombreux» dans la rue, relate Europe 1. En effet, 214.845 protestataires ont manifesté partout en France le 14 août, pour le cinquième samedi d'affilée, «pour la liberté de choisir», selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, contre 237.000 le week-end dernier, plus du double de l'ampleur du mouvement à la mi-juillet.
Un chiffre minimisé?
«Le gouvernement doit faire attention pour que la "minorité", comme ils nous nomment avec mépris, ne se transforme pas en minorité des ultras avec de la violence», a déclaré une participante, citée par Europe 1.
Le gouvernement sous-estime cette protestation, affirment les manifestants. Ainsi, d’après le collectif militant Le Nombre Jaune, qui compte les manifestants dans chaque ville de France, 415.000 participants «minimum» étaient descendus dans les rues le 7 août.
Les approbateurs sont plus nombreux
Les opposants aux anti-pass représentent 50% de la population et ce chiffre n’a pas non plus changé.
D’après 68% des personnes interrogées, le pass sanitaire va «créer deux catégories de citoyens». 60% estiment qu’il s’agit d’«une façon de responsabiliser ceux qui ne veulent pas être vaccinés». Le sondage a été réalisé auprès de 1.006 personnes âgées de 18 ans et plus.
Leurs préférences politiques
Les anti-pass sont le plus soutenus par des sympathisants de La France insoumise (61%) et du Rassemblement national (49%), précise l’Ifop.
«Vous avez des colorations politiques extrêmement différentes qui participent à ces mouvements. Vous avez une partie de l'extrême gauche, et vous avez de l'autre côté une partie de l'extrême droite, et de la droite nationaliste», a précisé sur Europe 1 l'historien Sylvain Boulouque.
Pour lui, il s’agit d’un mouvement de fond, «extrêmement bigarré, et extrêmement contradictoire» qui n'est pas majoritaire, mais qui se renforce, notamment dans l'opinion. L’expert y trouve des ressemblances avec le mouvement des Gilets jaunes.