Les Québécois voulant manger au restaurant, sortir dans un bar, fréquenter une salle de sport ou encore assister à un festival devront présenter à compter du 1er septembre la preuve de leur vaccination, ont annoncé les autorités de la province il y a quelques jours.
«Ça devrait être la liberté de chacun de se vacciner. Là, avec leur passeport c'est une façon de nous l'imposer», explique à l'AFP Véronique Whalen, 31 ans, venue en famille. «C'est pour mes enfants que je suis là, j'ai peur pour eux. C'est de la discrimination», ajoute-t-elle précisant qu'elle a peu l'habitude des manifestations.
Comme elle, nombreux sont venus en famille pour défiler dans le calme sous un soleil de plomb dans le centre-ville de Montréal. Dans la foule, les pancartes dénoncent la «dictature», «l'arnaque vaccinale», «l'apartheid sanitaire» au milieu de nombreux drapeaux québécois.
Plusieurs femmes ont des affiches «Mon corps, mon choix» détournant le slogan emblématique des mouvements féministes d'après mai 1968 puis des «pro-choix», les militants du droit à l'avortement aux États-Unis.
«Je veux avoir le choix, c'est un vaccin expérimental, on n'a pas le droit de me l'imposer», s'énerve Jacques qui ne veut surtout pas donner son nom de famille, car «quand on est contre la pensée unique on est ciblé».
«Les médias nous mentent, ne les écoutez pas», hurle un homme dans son mégaphone.
Certains manifestants arborent également sur le torse des étoiles jaunes avec la mention «non vacciné». Un détournement et une référence à la Shoah également vus dans les manifestations en France, ce qui a suscité une vague d'indignation.
Dans la province francophone, la couverture vaccinale est très élevée puisque quelque 84% des Québécois ont reçu une première dose de vaccin et 70% sont pleinement vaccinés.
Quelques heures plus tôt, plus de 210.000 personnes ont manifesté en France contre le pass sanitaire pour le cinquième samedi de mobilisation.