Une mosquée de Bordeaux taguée avec des inscriptions visant la police

Alors que les relations police-population connaissent une période difficile en France, des tags insultant les forces de l’ordre ont été découverts sur la façade de la mosquée Nour El Mohamadi de Bordeaux. Dans un commentaire pour Sputnik la police nie cependant le rapport avec la religion ou avec l’édifice en lui-même.
Sputnik
Des tags ont été retrouvés samedi 7 août sur la façade de la mosquée Nour El Mohamadi, située dans le quartier Saint-Michel à Bordeaux, indique l’Hôtel de Police local.
Il s’agit de la deuxième dégradation de l’édifice après celle du mois d’octobre dernier. Dans la nuit du 20 au 21, des vitres avaient été brisées et des murs tagués. La façade avait été marquée de l’inscription «Mahomet = Lâche», accompagnée de croix celtes et de Lorraine.
Cette fois, la police nie le rapport avec la religion ou avec l’édifice en lui-même.
«Il paraît peu probable qu’il y ait un lien entre ces deux faits sachant qu’à mon avis c’est plutôt une personne qui voulait taguer des insultes envers la police», a précisé à Sputnik l’Hôtel de Police en ajoutant que des tags similaires comme «ACAB» avaient été retrouvés un peu plus loin dans la rue.
L’enquête est toujours en cours et la police recourt aux vidéos des caméras de surveillance pour identifier les auteurs des faits.

Les relations police-population

Ces faits interviennent alors que les relations police-population sont à un niveau faible en France. Selon un avis publié au journal officiel du 21 février par la Commission nationale consultative des droits de l'Homme, l’Hexagone se situe depuis plusieurs années dans le tiers inférieur des États de l'Union européenne pour le niveau de confiance exprimé par la population à l'égard de sa police.
L’image de celle-ci se dégrade si un certain nombre d’indicateurs comme l’âge, la condition sociale ou le lieu de résidence sont pris en compte, indique Le Monde.
«Le décrochage est particulièrement net chez les jeunes», analysent auprès du journal Éléonore Quarré et Théo Ponchel, respectivement directrice et chargé d’études au département opinion politique d’OpinionWay.
D’après, justement, une enquête réalisée par OpinionWay pour l’hebdomadaire VSD, 67% des 18-24 ans considèrent que «la violence policière est une réalité en France».
«Il ne faut pas sous-estimer la confiance accordée d’office à la police, mais il existe, au sein de la population, un mouvement de consolidation de l’opinion sur certains problèmes systémiques, comme celui des violences policières», poursuivent auprès du Monde Mme Quarré et M. Ponchel.
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