Afghanistan: bientôt un désastre complet pour les États-Unis?

Les talibans, qui ne cessent de gagner du terrain, vont-ils s’emparer de l’ensemble du pays prochainement? Pour Gérard Chaliand, géostratège spécialiste de l’Afghanistan, Kaboul ne devrait pas tomber de sitôt malgré les avancées des islamistes face à l’armée afghane. La lenteur, un moyen pour les États-Unis de faire oublier leur défaite.
Sputnik
En Afghanistan, les talibans semblent inexorablement en marche vers le pouvoir.
Vraisemblablement, ils contrôleraient désormais au moins les deux tiers du territoire national. Si Mazâr-e Charîf et Jalalabad tiennent encore, Hérat et Kandahar – respectivement troisième et seconde ville du pays– ont été gagnées par les islamistes ce 13 août. Et qu’en est-il de Kaboul? La capitale risque-t-elle de passer ces prochains jours ou semaines sous le contrôle des talibans?
Invité de ce nouvel entretien de Lignes Rouges, Gérard Chaliand, géostratège et spécialiste des conflits irréguliers, ne croit pas en la chute immédiate de la République afghane. En effet, les États-Unis comme les talibans n’auraient guère intérêt à voir une prise de pouvoir trop rapide advenir. Car si les islamistes s’emparent brusquement de Kaboul, Washington serait forcé de réagir. 
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La carte de l’Afghanistan ne trompe pas: l’avancée talibane semble inexorable
Pour l’heure, le temps joue pour les uns comme pour les autres, alors que l’Administration Biden s’est engagée à retirer l’essentiel de ses forces armées d’Afghanistan avant le 31 août.
Gérard Chaliand, auteur de nombreux ouvrages dont Des guérillas au reflux de l’Occident, publié en octobre 2020 (Éd. Passés composés), soutient en définitive la thèse de «l’intervalle décent». C’est-à-dire une période plus ou moins longue sans grand bouleversement sur le terrain entre le départ américain et la chute de Kaboul. Histoire de faire oublier que l’Amérique est bien défaite et la principale responsable de la conquête des islamistes à Kaboul. Une tactique déjà utilisée lors de la retraite américaine du Vietnam. Avec un succès pour le moins relatif.
Plus d’informations dans ce nouvel entretien de Lignes Rouges.
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