Même si les urgences sont épargnées par l’extension du pass sanitaire, un autre problème touche ces services depuis quelques semaines, alors que la France est confrontée à sa quatrième vague d’épidémie de coronavirus.
Le manque d’effectifs et la saturation des services provoquent des fermetures temporaires. Ainsi, les urgences de l'hôpital de Senlis, dans l’Oise, sont fermées depuis le 31 juillet, et ce jusqu’au 2 octobre. Les patients sont désormais orientés vers l’hôpital de Creil.
La direction a annoncé sa décision après avoir fait état d’un fonctionnement réduit pendant la période estivale.
«Il ne s’agit pas seulement des urgences, il y a aussi des fermetures de lits, par exemple en gériatrie aiguë, alors qu'on est en pleine recrudescence du Covid», a déploré auprès de l’AFP la Dr Véronique Pruvost Bitar, présidente du Comité de défense de l'hôpital de Senlis, qui rappelle que «tout un bassin de vie de 100.000 habitants se retrouve sans aucun service d’urgence» actuellement.
Des cas similaires
D’autres centres hospitaliers ont également été confrontés au même problème.
La fermeture des urgences du centre hospitalier Maillot de Val de Briey, dans le Grand Est, a poussé les maires des communes de Piennes et de Dommary Baroncourt à s’adresser au Président, relate l’Est républicain.
«Avec la fermeture des urgences la nuit durant le mois d’août, beaucoup de nos administrés se voient contraints de faire plusieurs dizaines de kilomètres supplémentaires pour accéder à des soins de premiers secours», indique leur lettre. Les deux élus ont demandé à Emmanuel Macron «un moratoire, afin d’offrir un vrai service public de santé de qualité sur le territoire périurbain et rural».
Les urgences de l’hôpital de Château-du-Loir, dans les Pays-de-Loire, ont fermé pour deux nuits, du 10 août 20h au 11 août 8h30 et du 12 août 20h au 13 août 8h30. Ceux qui s’y présentent sont réorientés par une infirmière en fonction de leur état de santé.
La fermeture des urgences de l’hôpital de Redon pour au moins cinq nuits au mois d’août a fait réagir Jean-François Mary, président de Redon agglomération, qui a exprimé sa colère en s’adressant au directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS):
«Nos habitants du pays de Redon seraient-ils considérés comme des citoyens de seconde zone, envisagerait-on un seul instant cela à Rennes? […] La responsabilité de l’Agence régionale de santé, garante de l’égal accès de tous à des solutions de soins vitaux au plus près des bassins de vie, est engagée.»
Le centre hospitalier de Montval-sur-Loir sera également fermé dans la nuit du 12 au 13 août.
Risque de saturation dans les hôpitaux
Parallèlement, malgré l’avancement de la campagne de vaccination, qui est «une digue contre le virus», selon Gabriel Attal, le gouvernement est préoccupé par l’engorgement des hôpitaux, principalement dans le sud, particulièrement touché par la quatrième vague.
Ainsi, face au risque de saturation dans les hôpitaux, le plan blanc a été annoncé en Provence-Alpes-Côte d’Azur, en Corse, en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine.