Les insurgés islamistes, qui luttent pour réimposer une version rigoriste de la charia, ont profité du retrait en cours de l'armée américaine d'Afghanistan ces dernières semaines pour s'emparer de plusieurs capitales provinciales.
"Cesser les expulsions envoie un mauvais signal et c'est susceptible d'inciter encore plus de citoyens afghans à quitter leur pays pour l'UE", écrivent l'Autriche, le Danemark, la Belgique, les Pays-Bas, la Grèce et l'Allemagne dans la lettre commune, datée du 5 août et que Reuters a pu consulter.
"C'est pourquoi nous vous exhortons, vous et vos équipes à la Commission, à intensifier les échanges avec le gouvernement afghan sur la manière dont les retours en Afghanistan peuvent se poursuivre et se poursuivront dans les mois à venir."
La Commission européenne a déclaré qu'elle avait reçu la lettre et qu'elle y répondrait en temps voulu.
"Nous sommes pleinement conscients du caractère sensible de la situation en Afghanistan à la lumière du retrait prévu des troupes internationales", poursuivent les six pays en question, soulignant que depuis 2015, environ 570.000 Afghans ont demandé l'asile dans l'UE, dont 44.000 en 2020.
Les États membres concernés demandent à la Commission d'étudier la possibilité de fournir aux réfugiés des pays de la région un meilleur soutien, en renforçant sa coopération avec l'Afghanistan, le Pakistan et l'Iran.
Sammy Mahdi, secrétaire d'État belge à l'Asile et la Migration, a défendu l'initiative contre les critiques.
"Le fait que des régions d'un pays ne soient pas sûres ne signifie pas que chaque ressortissant de ce pays a automatiquement droit à une protection", a-t-il commenté lundi sur Twitter.
La question devrait être inscrite à l'ordre du jour d'une réunion de crise des ministres des Affaires intérieures de l'Union le 18 août, afin de discuter notamment de la hausse des entrées illégales en Lituanie via la frontière avec la Biélorussie.